Edito
Un RIP contre l’élevage
Nos parlementaires sont-ils tombés sur la tête ?
À ce jour, un Référendum d’Initiative Partagé (RIP) pour les animaux compte quelque 600 000 signatures de citoyens et 133 de parlementaires. Deux des six propositions du projet de loi signent la mort certaine d’une grande partie des exploitations d’élevage de notre territoire, à savoir l’interdiction d’élevage d’animaux de rente en cage, stalle ou box d’ici à 2025 et l’interdiction de tout élevage n’offrant pas un accès à l’extérieur aux animaux d’ici à 2040.
Aussi incongrues, brutales et irréalistes que soient ces mesures, celles-ci ne prennent aucunement en compte la réalité économique et technique des élevages et ne proposent aucun accompagnement pour l’amélioration des conditions d’élevage. Pire, les propositions prévoient des peines d’emprisonnement et des amendes de milliers d’euros pour les éleveurs.
Alors allons-nous continuer à nous laisser qualifier de criminels par ces personnalités complètement déconnectées des réalités agricoles ? Qui sont ces gens, quelle est leur légitimité ? Nous sommes les plus qualifiés pour parler de l’élevage car nous vivons pour et avec nos animaux, et non les personnes qui nous dénoncent. Ainsi, que les parlementaires urbains, majoritaires dans les soutiens à ce RIP, se laissent duper est regrettable mais compréhensible. Mais que des parlementaires, élus des territoires agricoles et ruraux, le fassent est inacceptable. Ceux-ci devront rendre des comptes et expliquer clairement à leurs électeurs pourquoi ils soutiennent une idéologie qui entraînera l’effondrement d’un secteur qui aujourd’hui fait vivre une grande partie d’entre eux.