Une alimentation de plus en plus autonome en bovins viande
Une étude régionale vient remettre les pendules à l'heure sur l'utilisation des aliments composés en allaitant.

L’étude, que vient de rendre publique Agreste, le service statistique de la DRAAF, est intéressante à plus d’un titre : celle de nombrer l’autonomie alimentaire des élevages de la région Nouvelle Aquitaine, mais aussi de briser quelques poncifs sur le sujet en avançant des chiffres «positifs» sur cette autonomie. Le constat est d’entrée annoncé : «une part importante de l’alimentation bovine est constituée par l’herbe pâturée.» En moyenne 8,2 mois par an dans la région (7,8 en France). «Plus que 4 mois par an elles se nourrissent uniquement de l’herbe pâturée. Les vaches allaitantes sont enfermées dans les bâtiments moins de quatre mois par an.» Et l’herbe vient à 68 % de la SAU des élevages en allaitants. «Par l’importance de ses prairies, l’élevage bovin régional dispose d’atouts pour réduire son empreinte carbone, car les prairies, en particulier les surfaces toujours en herbe, permettent de compenser les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage grâce à leurs propriétés de stockage de carbone. » Derrière l’herbe figure le maïs : 3 % de la SAU pour les élevages allaitants ( 20 % en lait). «En allaitant, le foin constitue en tonnage de matière sèche le premier type d’affouragement produit devant le maïs ensilage. L’ensilage et l’enrubannage d’herbe arrivent en 3ième et 4ième positions.» Ces fourrages couvrent 85 % de besoins alimentaires. «Leur qualité constitue donc un enjeu fort en termes de performance des élevages» écrit Agreste. A côté de ces constantes, viennent les céréales (7 % du tonnage des aliments distribués) et 90 % sont produites sur la ferme : triticale, blé tendre, orge, maïs. «les tourteaux, principalement de soja et de colza, ne représente que 1 % du tonnage des aliments distribués dans les élevages de la région. Plus en lait qu’en allaitant.»
Le poids relatif des aliments composés
D’un autre côté, les aliments composés achetés ne totalisent que 5 % des aliments distribués, preuve de l’autonomie alimentaire des élevages.
29 % des aliments achetés sont «partiels» (mélangés à des céréales). «Les éleveurs de la région privilégient donc la mobilisation de leurs productions végétales, qu’ils complètent au besoin pour couvrir les besoins protéiques.» Il n’en reste pas moins que ces achats pèsent sur l’économie des élevages. En bovins viande, ils s’élèvent en moyenne triennale (2015-2017) sur la région à 14 000 € par an, soit pour une SAU de 105 ha et 118 UGB, une moyenne de 120 € par UGB et par an. Ce sont 40 % des dépenses d’approvisionnement en aliments composés. Il faut ajouter naturellement à ces dépenses tous ce qui est nécessaire à la production fourragère, semences, engrais, phytos. Ces achats d’aliments connaissent depuis 2015 une hausse, alors qu’ils avaient sérieusement chuté entre 2011 et 2015.