Une continuité pédagogique à distance
À Chevanceaux, à la Maison familiale et rurale Forêt-Environnement, les élèves continuent de travailler, depuis chez eux. L’équipe de formateurs prône « une continuité pédagogique présente, mais mesurée ».
Si les locaux de la maison familiale et rurale Forêt-Environnement sont désertés par les élèves eu égard au confinement, l’enseignement se déroule via les outils numériques. Et autant dire que cela plaît, puisque « 85 % des élèves restent dans le suivi », explique Thierry Vinet, directeur de la MFR qui compte 67 élèves et apprentis. « Nous sommes dans l’alternance, avec un public qui n’aime pas trop le scolaire. La continuité pédagogique se doit d’être présente, mais mesurée », poursuit-il. Dès le mercredi de la première semaine de confinement, les formateurs ont mis un peu de travail en ligne. « Nous étions pleinement opérationnels la semaine d’après. »
Un kit de graines par courrier
Ici, la priorité est donnée aux groupes d’élèves qui devraient être présents dans les locaux. « Pour les autres, on met des petites activités sur les réseaux sociaux, afin de garder un lien, le plus ludique et le plus pédagogique possible. » Les formateurs font preuve de créativité pour motiver les jeunes et mettre en avant « le vivant ». Ainsi, via Facebook, Nathan Roquejoffre, formateur, a mis en ligne, sous forme de jeu, le cours de botanique. À l’aide de photos, à chacun de reconnaitre les essences et d’y répondre. Le directeur souligne une occasion de « créer de l’attractivité sur le compte Facebook de l’école mais aussi de diffuser au plus grand nombre une acquisition de savoir. » Au sein de la MFR, l’équipe travaille exclusivement avec Google Drive avec les élèves de 2nde, 1ère et terminale. « Nous sommes dans le dispositif Classroom. Cela permet à mes collègues de programmer un certain nombre de travaux chaque jour et d’en assurer le suivi à distance. » Pas de cours à distance, ni de visio : « nous évitons les cours magistraux, ce n’est pas notre fonctionnement. Nous sommes plutôt sur des petits séquençages. » Il cite l’initiative de Gwénola Viollet, formatrice. « Elle a réalisé une petite vidéo avec un fil conducteur pour les 2nde et les 3ème. Elle a fait des plantations de graines. Dès la deuxième semaine de confinement, nous avons envoyé un kit de graines à chaque élève par la Poste pour permettre de réaliser les différents cours d’écologie et de technique forestière en temps réel. Les élèves doivent, par la suite, envoyer une photo de leur plantation, chaque semaine. Cela permet d’avoir un retour et de créer un fil conducteur. » Le succès est au rendez-vous. Des petites vidéos de 5-6 minutes sont mises en ligne sur leur réseau interne pour permettre aux élèves d’y accéder et de voir les procédures.De son côté, Nathan Roquejoffre a aussi réalisé des vidéos de 15-20 minutes. « Il ne faut pas que ce soit trop long, sinon les élèves décrochent. » Là aussi, l’attractivité est au coeur de cet enseignement singulier, quitte à envoyer plusieurs vidéos dans la semaine. Au programme des vidéos : des préparations de chantiers, de sols, de botanique, avec des cours dynamiques « type Powerpoint » qu’il refilme avec des schémas, et très peu d’écrits.