Litière
Une diversité de matériaux pour remplacer la paille de litière
Pour la litière, la paille se fait rare cette année et sera utilisée pour combler en partie le déficit fourrager. D’autres matériaux peuvent être utilisés. Le point avec l’Institut de l’élevage.
Pour constituer la litière, divers matériaux peuvent être envisagés en substitution à la paille de céréales. Tous n’ont pas les mêmes caractéristiques et n’offrent pas les mêmes qualités de litière (confort des animaux, absorption des urines, stabilité de litière, développement de germes indésirables, facilité de répartition…). Il faut disposer d’un matériau de litière bien sec, non contaminé, non moisi, le plus absorbant possible. Le produit doit être stocké au sec pour éviter les moisissures et/ou bactéries qui pourront être sources de problèmes pathologiques pour le troupeau.Dans la plupart des cas, l’éleveur devra adapter ses pratiques pour compenser un risque plus élevé de souillure de l’animal et donc de contamination en particulier pour des vaches laitières. Il faut notamment augmenter le raclage, limiter les zones humides, limiter l’accès au couchage… Tous les produits à fine granulométrie (sciure, déchets de papier…) peuvent adhérer assez facilement à l’épiderme de l’animal, en particulier à la mamelle. Cela peut rendre indispensable des pratiques de nettoyage plus approfondi de la mamelle lors de la préparation à la traite.De même, il est recommandé de laisser, si possible, plus de surface par animal afin d’économiser de la litière en réduisant par exemple la taille des lots.
Ajuster les quantités de litière
L’évaluation des quantités nécessaires en litière pour des matériaux de substitution n’a jamais vraiment été faite, mais on peut considérer que la consommation exprimée en masse est inférieure ou égale à la quantité de paille habituellement nécessaire. Sauf pour des copeaux en brins longs issus d’un véritable rabotage et dont le comportement mécanique est assez proche de celui d’une paille en brins longs à moyens. La sciure dont le pouvoir absorbant est meilleur doit permettre une économie en poids. Dans tous les cas, ces produits ne sont envisageables que s’ils sont bien secs.Les taurillons et autres jeunes bovins sont plus tolérants à l’engrais, à une moindre qualité de la litière tandis que les génisses de renouvellement, les vaches allaitantes et les vaches laitières sont plus sensibles. Si de la paille peut toutefois être utilisée en litière, elle devra être réservée aux vaches laitières en production plutôt que pour les taurillons.
Des outils pour « piloter » une litière
Le suivi de l’évolution de la température des litières est une technique efficace pour bien gérer une litière, notamment en permettant d’optimiser les dates et fréquences de curage. Cette pratique est aujourd’hui peu répandue dans les élevages mais ne nécessite pas d’équipement complexe : un thermomètre et des mesures réalisées à 10 cm de profondeur. Lorsque la température s’approche de 36 à 40°C, le chantier de curage doit être organisé selon les contraintes météorologiques, la portance du sol, la disponibilité du matériel.
Adapter les pratiques de gestion
Pour les bâtiments avec logement des animaux sur litière paillée intégrale, la réduction des fréquences de curage de tout ou partie de la zone de couchage conduit à une réduction importante des quantités de litières consommées. Dans l’ouest de la France, un certain nombre d’éleveurs adoptent ces pratiques (de deux curages par semaine à un curage par quinzaine) et obtiennent des résultats probants (près de 50 % d’économie de paille). Toutefois, l’incidence sur la charge de travail est notable, mais reste acceptable selon les éleveurs. Enfin, un curage d’une aire paillée à une fréquence inférieure à deux mois nécessite de disposer d’une fumière sur laquelle entreposer le fumier avant épandage.