Revenu
Une hausse qui masque une dégradation continue du revenu
La hausse nationale ne correspond pas du tout à l’évolution du revenu qui sera celui des agriculteurs des Deux-Sèvres, a calculé la FDSEA. Elle s’en est expliquée avec la préfète, Christiane Barret.
«Les agriculteurs des Deux-Sèvres ne se retrouvent pas du tout dans la hausse de 66% du revenu. » Patrice Coutin, président de la FDSEA, a commenté en ces termes les chiffres de 2010, concernant l’agriculture française. Accompagné de Sylvie Macheteau, secrétaire générale et d’Alain Chabauty, secrétaire général adjoint, il s’en est expliqué lundi avec Christiane Barret, préfète du département.Cette évolution fait suite à deux années de baisse (-23% en 2008 et -30% en 2009). Le revenu des agriculteurs reste ainsi inférieur de 11% à son niveau de 2007. Patrice Coutin a regretté que cette augmentation ne tienne pas compte de la sécheresse du printemps et de l’été ni de la décapitalisation du cheptel. Et Alain Chabauty de souligner que les fourrages et pailles stockés ont dû être évalués à un niveau plus élevé cette année compte tenu de la forte demande pour faire face au déficit de fourrage. Les délégués syndicaux ont demandé une année blanche pour tous ceux qui sont confrontés à des difficultés de trésorerie pour les annuités de prêts.« Nous sommes sur une baisse de 5% du revenu sur les cinq dernières années », complétait Patrice Coutin qui déplore la volatilité des prix et le retard de 10% à 15% du revenu des agriculteurs, par rapport aux autres catégories socioprofessionnelles. Il expliquait que l’élevage est toujours en crise, et qu’il faut que les agriculteurs retrouvent de la valeur ajoutée. « Tant que l’observatoire des prix et des marges ne sera pas opérationnel, nous n’aurons pas la lisibilité dont nous avons besoin », poursuivait Alain Chabauty.
Indemnisation simpleet rapideLa FDSEA devait redire à Christiane Barret qu’elle regrette la modification par l’administration départementale des taux de pertes relatives au dossier calamités. « Je suis persuadé que la commission nationale aurait validé ce que le comité départemental d’expertise avait retenu », précisait Patrice Coutin (lire Agri 79 du 17 décembre). Il demande que la procédure d’indemnisation soit « simple et rapide », pour les 6,3 millions d’euros obtenus.La FDSEA met en garde contre les risques pour le département de perdre une grande partie du zonage défavorisé actuel. Elle demande son maintien en particulier pour l’élevage herbivore. Son argumentaire prend en compte les demandes régulières de procédures calamité sécheresse compte tenu des caractéristiques pédoclimatiques de la zone concernée.