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Une jeune agricultrice engagée dans la défense du métier

Céréalière, entrepreneuse de territoires, adhérente syndicale, élue municipale et même Miss agricole 2021 : à 28 ans, Sophie Renaud multiplie les casquettes. Rencontre avec une agricultrice présente sur tous les fronts.

Grâce à ses publications sur Instagram, Sophie Renaud fait découvrir son quotidien d’agricultrice céréalière à près de douze mille abonnés.
Grâce à ses publications sur Instagram, Sophie Renaud fait découvrir son quotidien d’agricultrice céréalière à près de douze mille abonnés.
© AC

Pour Sophie Renaud, l’engagement, c’est une histoire de famille. Son grand-père a été élu au Crédit agricole, son père, Max, est le président du canton de St-Jean-d’Angély à la FNSEA17, tandis que sa mère, Monique, a siégé au conseil municipal de St-Pardoult, la commune où la jeune agricultrice de 28 ans est installée en culture de céréales depuis 4 ans. Alors, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de s’investir à son tour. Adhérente des Jeunes agriculteurs, elle est aussi membre du syndicat départemental des Entrepreneurs de territoires, dont elle est l’une des vice-présidentes. Elle a également été élue dans sa commune aux dernières élections municipales. Son objectif : faire porter la voix du monde agricole. « Nous sommes dans une petite commune, c’est important de lui faire garder un lien avec le monde agricole », explique-t-elle.
La communication, c’était aussi l’objectif qu’elle poursuivait en se lançant sur la plateforme Instagram. Sur ce réseau social de partage d’images, elle publie une à deux fois par semaine des photos sur ses travaux dans les champs. « Ça permet aux gens de mettre une image sur ce que l’on fait en cette saison », indique-t-elle. Elle prépare ses publications « le matin de bonne heure, ou le soir en rentrant…. Ou quand le GPS guide le tracteur, c’est pratique ! » En deux ans, elle s’est équipée pour mieux réussir ses photos, avec l’acquisition d’un trépied, et a appris à repérer les meilleurs angles de vue sur ses parcelles. Un travail qui lui a permis d’approcher déjà des douze mille abonnés.

Invitée sur les radios

En fin d’année dernière, Sophie Renaud a été élue Miss France Agricole 2021 lors d’un concours national organisé sur Facebook. Depuis, elle dispose d’une page Facebook avec son nom et son titre, où elle peut aussi faire connaître son métier. « On touche beaucoup plus de monde », assure-t-elle. « On peut vite atteindre dix à vingt mille personnes. » Cette élection lui a également offert d’autres canaux pour présenter « une autre image, plus jeune, du métier » au grand public. « J’ai été invitée à la radio : sur France Bleu La Rochelle, mais aussi sur RTL et sur Fun Radio, avec Bruno Guillon… Ils étaient assez surpris qu’il y ait des Miss agricoles. J’ai eu pas mal de Parisiens qui m’ont laissé un message, sur Instagram, pour dire que c’était bien qu’il y ait des femmes dans le métier. »  Petit regret toutefois : les précédentes Miss France Agricole avaient été invitées au salon de l’Agriculture et y avaient rencontré des responsables officiels, une chance qu’elle n’aura pas.
Avec ce nouveau titre, son activité sur les réseaux sociaux, et surtout et avant tout ses métiers d’agricultrice et d’entrepreneuse de territoires, Sophie Renaud a déjà un emploi du temps bien chargé. Elle ne compte pourtant pas s’arrêter là ! Elle commence déjà à préparer la reprise de l’activité d’élevage de son père, qui dispose d’un troupeau d’une cinquantaine de vaches Salers et d’un taureau charolais. Un défi pour celle qui avoue préférer les céréales, mais compte poursuivre le système actuel de l’exploitation familiale, avec du pâturage dans les marais de Rochefort d’avril à novembre et du fumier épandu sur les maïs. « Heureusement que j’ai mon salarié », confie-t-elle volontiers. « Avec l’entreprise à côté, ce n’est pas toujours facile, il faut être à plusieurs. »

Des vêtements pour agriculteurs

Sophie Renaud souhaite par ailleurs poursuivre un autre projet, qui « allie deux de mes passions » : le développement de ‘‘French Farmers’’, une marque de vêtements agricoles « plus jeunes, pour certains plus féminins aussi ». Le projet est né alors qu’elle était immobilisée suite à une opération. « J’en vends depuis septembre dernier », indique-t-elle. « Pour l’instant, c’est uniquement via Facebook et Instagram, mais je suis en train de faire mon site Internet. » Son élection, une fois encore, lui a offert une bonne visibilité, mais sa plus grosse commande est en fait venue d’une structure voisine, la coopérative de St-Pierre-de-Juillers, qui a offert à ses adhérents des produits ‘‘French Farmers’’ en décembre. Sa gamme comprend déjà sweats, T-shirts, bonnets, casquettes ou encore doudounes, mais, là encore, elle voit déjà plus loin : « j’aimerais aussi faire des combinaisons de travail… Il faudrait que je trouve le bon modèle. »

 

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