Assemblée générale
Une ombre au tableau du bon élève MSA Sèvres-Vienne
La loi de financement de Sécurité sociale ébranle quelque peu la sérénité financière de la MSA Sèvres-Vienne. Elle devra en effet, à partir du 1er janvier 2014, fonctionner sans réserves financières. Une adaptation s’impose selon Josseline Paillat, présidente de l’entité.
«Le projet immobilier avance au rythme des contingences administratives », confiait Patrice Léon, directeur général de la MSA Sèvres-Vienne une heure avant l’assemblée générale de l’institution, jeudi 30 mai à Saint-Maixent-l’Ecole. Autrement dit, quelques atermoiements au programme. La première pierre ne devrait être posée qu’à la fin de l’année 2015 soit une entrée en fonction du bâtiment pour la fin 2016. Le nouveau siège de la MSA Sèvres-Vienne, d’un coût de 8 millions, se situera sur la zone du Trévins, à Chauray.
« Un projet décidé au bon moment », ajoutait Josseline Paillat, présidente de la MSA Sèvres-Vienne, faisant par là allusion à un avenir plus flou. La cause de cette nébulosité : la loi de financement de Sécurité sociale pour 2013 qui induit une évolution du règlement de financement et de gestion des MSA. «Aujourd’hui, explique Patrice Léon, les MSA cumulent 400 millions d’euros de réserves financières dont 10% ont été générées par la MSA Sèvres-Vienne. Toutes ces réserves vont être rassemblées au niveau national et intégrées au coût de fonctionnement global qui s’élève à 1,2 milliard d’euros. Aussi, à partir de 2014, nous fonctionnerons avec une trésorerie égale à zéro.» Et Josseline Paillat de déplorer : «Nous sommes la caisse de MSA la plus impactée par la création de ce socle commun. C’est également notre culture d’entreprise qui est touchée».
Aussi, la MSA Sèvres-Vienne, meilleur élève de l’Hexagone au niveau du coût de gestion, est en train de revoir son plan d’action sanitaire et social. Lequel avait été harmonisé lors de la fusion des caisses des Deux-Sèvres et de la Vienne. «Nous risquons de perdre un peu plus encore de marges de manœuvre dans la gestion de nos ressources, déclare Josseline Paillat. J’ose dire une privation de nos moyens qui nous a permis jusqu’ici d’avoir une action sanitaire et sociale de haut niveau. Nous devrons nous adapter.» La caisse va en effet devoir réduire de 800 000 euros sur trois ans le montant de son action sociale pour atteindre un maximum de 4,8 millions d’euros.
Des indemnités journalières dès 2014
Un rapide coup d’œil dans le rétro suffit à constater que l’année 2012 fut riche. Sur le plan financier, elle se solde comme les trois années précédentes par un léger excédent soit un résultat net de 100 000 euros. Mais riche, elle le fut surtout par les avancées obtenues dont, l’une majeure, est la création d’un régime d’indemnités journalières maladie pour les non salariés agricoles.
« L’Amexa comprendra à partir du 1er janvier 2014 des IJ servies en cas de maladie ou d’accident de la vie privée, souligne la présidente de la MSA Sèvres-Vienne. Reste à connaître les montants et la durée du délai de carence avant de se prononcer définitivement sur cette nouvelle prestation.»
Par ailleurs, la MSA poursuit son travail de proximité par un maillage territorial fort avec l’intervention de 24 travailleurs sociaux sur la Vienne et les Deux-Sèvres. Elle a également organisé 70 rencontres en 2012 : des actions de prévention routière à des réunions d’information sur le diabète en passant par des réunions sur la gestion du stress et du mal-être.
En chiffres
- 131 910 ressortissants
(-1,87% par rapport à 2011).
- 212,1 millions d’euros de cotisations encaissées.
- 593,1 millions d’euros de prestations versées aux adhérents dont 69,9% de prestations vieillesse.
- 5,6 millions d’euros redistribués dans le domaine de l’action sanitaire et sociale. 26% du budget soit 1,46 million d’euros sont consacrés au maintien à domicile des personnes âgées et 37% soit 2 millions d’euros sont servis sous forme d’aides aux vacances, aux loisirs et à la scolarité. Le reste concerne les secours, les subventions et les missions publiques.
- 1,49 million d’aides exceptionnelles dans le cas de crise agricole avec une augmentation de 600 000 euros en 2012 par rapport à 2011.