Chasse
Une ouverture attendue avec impatience
Issu d’une famille de chasseurs, le trentenaire saintongeais Romain Paule ira forcément à l’ouverture de la chasse ce dimanche.
Issu d’une famille de chasseurs, le trentenaire saintongeais Romain Paule ira forcément à l’ouverture de la chasse ce dimanche.
Ancien ouvrier agricole reconverti en marin-pêcheur dans l’estuaire de la Gironde, Romain Paule est, comme beaucoup, devenu chasseur grâce à sa famille. « Depuis des générations, on chasse chez les Paule », raconte ce jeune homme de 35 ans.
« Dès l’âge de 5 ans, j’ai accompagné mon père. Ma punition, quand je n’étais pas sage à l’école, c’était la privation de chasse le dimanche », se souvient Romain Paule qui a commencé par le lièvre.
Mais en grandissant, il s’est tourné vers des animaux plus costauds : le chevreuil et le sanglier. « J’aime chasser le chevreuil car c’est un animal subtil. Pour le sanglier, j’aime le chasser pour la décharge d’adrénaline que cela me procure », détaille le chasseur qui n’est pas un partisan du tir à tout prix.
Mettre à mort un animal, le prélever en terme politiquement correct, ce n’est pas une fin en soi pour le Saintongeais. Un dimanche de chasse réussi, pour lui, c’est « apercevoir du gibier et voir mes chiens travailler… et surtout les voir heureux ». S’ils avaient la parole, Scott et Kiki, des chiens de race springer spaniel, ne démentiraient pas leur maître.
S’il attend avec gourmandise l’ouverture du dimanche, cela ne l’empêche plus de dormir comme c’était le cas au temps de l’adolescence. Comme ce solide gaillard est aussi un amateur de la chasse au gibier d’eau (il possède une tonne à Saint-Dizant-du-Gua), il a déjà commencé la chasse cette saison. L’ouverture de la chasse au gibier d’eau est en effet intervenue en août. Désormais travailleur indépendant, Romain Paule s’organise pour consacrer du temps à sa deuxième passion (la première étant sa nouvelle vie de marin-pêcheur).
Tout est prêt
Son goût pour la chasse est d’autant mieux assumé que la compagne de Romain est chasseresse elle-même. « Elle est même la présidente des Dianes 17, l’association des chasseresses de Charente-Maritime » révèle le pêcheur-chasseur. « Quand j’étais ouvrier agricole, je pêchais aussi. Mais depuis que j’ai épousé la profession de marin-pêcheur, je consacre mon temps de loisir à la seule chasse », continue Romain Paule. Membre de deux équipages de vénerie, il a du mal à imaginer un week-end sans chasse. « Il me faut un bon motif pour que j’en rate un… Mais je pense que ce serait encore plus difficile pour ma compagne Coralie », estime le chasseur qui rêve d’aller chasser les oies en Écosse ou en Pologne.
Pour dimanche, tout est prêt. Pratiquant aussi le ball-trap, Romain Paule entretient régulièrement ses fusils. Quant aux chiens, ils sont aussi affûtés… depuis quelques semaines, puisqu’ils sont aussi concernés par la chasse au gibier d’eau. Conscient de la nécessaire sécurité de cette pratique, Romain Paule a aussi respecté la réglementation en déclarant ses armes au SIA (système d’information des armes). Le trentenaire est inquiet pour l’avenir de la chasse.
« Il nous arrive d’être insultés dans certains villages… ; Et la plupart du temps, ces comportements agressifs à notre égard proviennent de personnes qui viennent des villes… Ce sont les mêmes qui râlent quand le coq chante », estime Romain Paule. « Mais s’il n’y a plus de chasse, le gros gibier causera encore davantage de dégâts dans la campagne. »