Une rentrée placée sous le signe de l’apprentissage
Dans un contexte particulier, les élèves ont repris le chemin des salles de classe. Pour les établissements agricoles du département, on a su s’adapter aux mesures sanitaires. Pour cette rentrée, l’apprentissage séduit.
Les vacances sont finies ! C’est désormais l’heure, pour les plus jeunes, de reprendre le chemin des écoles, pour une rentrée pas comme les autres après une année scolaire 2019-2020 largement perturbée par le confinement. Terminée l’école à la maison et les cours avec les parents s’improvisant professeurs. Dans les établissements agricoles du département, on peut enfin accueillir comme avant, ou presque, les élèves, après la drôle de rentrée de juin. Des adaptations ont bien sûr été rendues nécessaires. « La consigne, c’est le masque tout le temps, partout, dedans comme dehors », indique Jean-Michel Bregeon, directeur de l’Agrocampus de Saintonge. « Même si on dépend du ministère de l’Agriculture, on est soumis aux mêmes consignes que l’Éducation nationale », rappelle Valérie Chevalier, directrice de la fédération départementale des MFR. Les précautions valent aussi pour les internats, parfois très fréquentés comme au lycée La Salle – Saint-Antoine de Bois, où près de 90 % des 250 élèves sont internes. « On a des règles sur la façon de répartir les chambres, de s’organiser pour éviter le contact entre le linge des élèves, de dormir tête-bêche dans les lits superposés… » détaille Michaële Berger, venue d’Agen pour prendre la direction de l’établissement. « Mais on est déjà très contents de pouvoir faire une rentrée avec tous les jeunes. C’est une bonne chose. » Et il n’y a pas que les directeurs qui sont ravis, à en croire Jean-Michel Bregeon, qui décrit « des gens heureux de reprendre, de se revoir, tant les enseignants que les jeunes. Tout se passe comme si le confinement avait redonné l’envie de travailler en groupe. »
Effectifs en hausse en MFR
Cette rentrée se traduit à l’Agrocampus par des effectifs stables : environ 700 lycéens et étudiants, 300 apprentis et 150 formations adultes répartis sur les huit établissements. Mais ces chiffres ne sont pas définitifs. « Étant donné que la période d’orientation a été perturbée par le Covid, on va pouvoir recruter encore pendant un moment, de la troisième au BTS », confie Jean-Michel Bregeon. Du côté des MFR, les indicateurs sont déjà bons : les effectifs sont en hausse, notamment dans les filières purement agricoles comme le bac pro CGEA. « En seconde, on avait dix-sept élèves l’an dernier, on en a vingt cette année », explique Valérie Chevalier, directrice de la fédération départementale, qui relance cette année la formation MFR de technicien agricole, d’une durée d’un an avec des stagiaires en apprentissage.
L’apprentissage a le vent en poupe
L’apprentissage, d’ailleurs, c’est « la tendance qui se profile », révèle-t-elle. « On a de plus en plus de jeunes dans la filière agricole qui ont trouvé des contrats, grâce aux aides mises en place depuis le 1er juillet. » Ces primes à l’embauche d’apprentis, allant de 5000 € pour un apprenti mineur à 8000 € pour un majeur, dureront jusqu’au 28 février prochain. L’apprentissage bénéficie aussi de la réforme qui permet désormais aux jeunes d’y passer à tout moment de l’année scolaire s’ils rencontrent un employeur, alors qu’ils n’avaient que jusqu’au 31 décembre auparavant. « Un jeune trouvant un contrat d’apprentissage au mois de février pourrait rentrer en formation », cite par exemple Valérie Chevalier. « Après, ça suppose quelques adaptations pédagogiques. S’ils rentrent au mois de février, on a une régularisation qui permet de rattraper ce qu’il n’a pas vécu ou de voir où il en est. »
L’ouverture à l’alternance est envisagée à partir de l’an prochain au lycée La Salle – Saint-Antoine. « Dans l’avenir, on proposera des formations en apprentissage, pas que de la formation continue », assure Michaële Berger.
« Objectif Véto »
À l’Agrocampus, d’autres nouveautés sont prévues, à commencer par ‘‘Objectif Véto’’, pour les élèves du lycée Desclaude. Ce programme est né de l’évolution du recrutement des écoles vétérinaires, qui se fait désormais sur concours juste après le bac. « Pendant trois ans, on va préparer ceux qui le souhaitent à intégrer ces écoles », explique Jean-Michel Bregeon. Des immersions sur le terrain sont prévues, notamment auprès des vétérinaires ruraux pour lesquels la question du recrutement est cruciale. L’établissement a aussi des projets de plus long terme pour renforcer son offre de formation agricole, notamment sur les salariés en élevage laitier. Mais ce sera pour une future rentrée…