[Article en accès libre] Veau de Chalais : « Le dossier pour l’AOP est prêt à être déposé »
Après 7 ans de travail, l’association de promotion du veau de Chalais va bientôt déposer son dossier pour l’obtention d’une AOP. Interview de Muriel Enique, coordinatrice de l’association.
Après 7 ans de travail, l’association de promotion du veau de Chalais va bientôt déposer son dossier pour l’obtention d’une AOP. Interview de Muriel Enique, coordinatrice de l’association.
Les articles publiés entre le 15 et le 30 juillet sur CaracTerres.fr sont en accès libre ! Vous pouvez ainsi découvrir le contenu de nos quatre journaux.
Pour rejoindre notre communauté d’abonnés, direction la boutique en ligne.
Déjà abonné ? Activez votre compte numérique ici en réinitialisant votre mot de passe. En cas de difficulté, contactez-nous à redaction@caracterres.fr
Où en est la candidature de l’AOP du veau de Chalais auprès de l’INAO ?
Muriel Enique : Nous travaillons sur ce projet depuis 2016. Je suis en train de finaliser le dossier et il doit être déposé à l’INAO d’ici fin juillet. Toutes les analyses ont pris du temps : les fourrages, les sols, le sang… pour prouver notre lien au terroir. Nous avons réalisé des recherches historiques. Une enquête a été menée auprès des éleveurs pour expliquer le savoir-faire. Des tests de dégustations ont été conduits avec un jury d’éleveurs, d’élus, de consommateurs pour caractériser la viande du veau de Chalais : de couleur bien claire, avec une forte brillance, une grande souplesse…
Vous êtes confiants ?
La route est encore longue. La décision finale n’est pas acquise. Mais nous pensons que nous avons nos chances ! La mise en avant d’un produit de qualité, d’un savoir-faire local, alors que les circuits courts sont très prisés, peut jouer en notre faveur.
Le fait de ne pas travailler sur une race distincte pourrait être un obstacle. Mais il existe un précédent. Comme le Bœuf fin gras du Mezenc, en Haute-Loire qui n’a pas de race spécifique mais a quand même obtenu son AOP en 2013. Nous les avons rencontrés pour construire notre dossier. C’est pourquoi nous pouvons raisonnablement penser que notre dossier a toutes ses chances…
Comment se porte l’association de promotion du veau de Chalais ?
L’association a été créée en 1993, suite à la relance du comice et d’une fête du veau. Nous comptons une quinzaine d’éleveurs dans un rayon de 30 km autour de Chalais, qui déborde en Dordogne et en Gironde. Le cahier des charges du veau de Chalais stipule que le troupeau est constitué de mères et de tantes de plusieurs races (jusqu’à 20 % de vaches de races mixtes). Les veaux tètent deux fois par jour, au pis de leur mère ou de leur tante. Ils sont abattus entre 90 et 150 jours, à l’abattoir de Chalais. Ils doivent avoir un poids fiscal de la carcasse entre 90 et 160 kg. Ils doivent avoir un classement de conformation E, U ou R et un état d’engraissement de 2 à 3. La couleur de viande est classée entre 0, 1 et 2. Nous sommes entre 400 et 500 veaux par an. Le nombre d’éleveurs diminue à cause des départs à la retraite, de la tuberculose bovine qui a fait abandonner certains exploitants.
L’association est soutenue par le Pays Sud Charente à travers le programme Leader, le Département, la Région pour la fête du veau, mais aussi par le Crédit Agricole, Groupama, les communes du secteur…
Nous avons une organisation collégiale, mais avec six vice-présidents qui ont chacun un domaine : les finances, la fête du veau, le dossier AOP…