Ventes de blé tendre vers les pays tiers toujours soutenues
Les débouchés égyptien et asiatique continuent de tirer les embarquements au départ des ports français. La part des blés destinés à la panification progresse.
Dans son bilan mensuel établi le 8 avril, FranceAgriMer a revalorisé de 200 000 tonnes à 10,6 millions de t (Mt) ses prévisions d'exportation de blé tendre vers les pays tiers pour la campagne 2014-2015. Le total des embarquements pour le seul mois de mars a atteint 1,5 Mt. « Il s’agit du deuxième plus gros mois de mars en termes de volumes chargés après celui de la campagne 2010-2011 (NDLR : 1,6 Mt), campagne de l’embargo russe à l’exportation », a expliqué Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes cultures de l’organisme public. Début avril, 8,4 Mt avaient été embarqués des ports français, contre 9,4 Mt en 2014 à la même date (- 10,6 %), 8 Mt en 2013 (+ 5 %) et 7,1 Mt en 2012 (+18 %). Un résultat réalisé notamment grâce à la progression des débouchés égyptien et asiatique. Depuis le début de la campagne, l’organisme étatique chargé de l'approvisionnement égyptien (Gasc) a acheté 1,9 Mt de blé français contre 700 000 t l’an dernier à la même époque. La France est le premier fournisseur de l’Egypte devant la Roumanie et la Russie. Autre bonne surprise : la Thaïlande, la Corée du Sud, le Vietnam et le Bangladesh sont toujours aux achats. Ce sont plus de 700 000 t de blés français, essentiellement fourragers, qui ont été chargés jusqu’à présent à destination de ces pays. « Historiquement, des volumes similaires à cette époque de l’année avaient été expédiés vers l’Asie lors de la campagne 2004-2005 mais il s’agissait principalement de ventes vers la Chine », a précisé Olivia Le Lamer.
Explosion du marché chinois
FranceAgriMer a par ailleurs revalorisé de 25 000 t les ventes de blé tendre vers nos partenaires européens qui s’établiraient désormais à 7,54 Mt. Les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail (Fab) sont inchangées à 4,4 Mt. Au total, le stock de fin de campagne reste important, à 3,583 Mt, en très légère hausse par rapport aux estimations de la mi-mars
(+ 5 000 t).
FranceAgriMer a en revanche allégé le stock de report de l'orge de 60 000 t à 1,392 Mt, en raison du dynamisme des exportations, notamment vers la Chine. Les prévisions d'embarquements vers les pays tiers sont ainsi portées à 3,1 Mt, en progression de 200 000 tonnes par rapport au mois dernier.
Au 1er avril, l’empire du Milieu était notre plus gros acheteur avec 1,8 Mt devant le Maroc et l’Algérie (200 000 t pour chaque pays). Déception en revanche du côté de l’Arabie Saoudite, pourtant le premier acheteur mondial d’orge, qui n’avait acheté que 100 000 t d’orges françaises contre 700 000 t l’an passé à la même date.
Le maïs voit également son stock de report reculer, à 3,773 Mt. Cette baisse de 192 000 t est la conséquence de la revalorisation des prévisions d’exportations vers les pays de l’UE portées à 6,55 Mt (+ 205 000 t) alors que les utilisations par les Fab se stabiliseraient à 3,7 Mt.
94% des surfaces en blés panifiables
Les agriculteurs récolteront cet été essentiellement des blés panifiables, selon une enquête de FranceAgriMer menée en novembre et décembre 2014 auprès de 5 000 céréaliers. 94 % des surfaces semées l’ont été avec des variétés destinées à la panification contre 91 % en 2014. Sur ce pourcentage, 63 % sont des blés panifiables supérieurs ou des blés améliorants (62 % l’an passé) et 31 % (29 % en 2014), des blés panifiables courants. Comme lors de la campagne précédente, Rubisko a été la variété de blé tendre la plus emblavée, couvrant environ 11,9 % des surfaces et devançant Cellule (6,3 %) et Apache (5 %). Les dix variétés de blé tendre les plus semées couvrent 56 % des surfaces contre 42 % en 2014 et 43% en 2013.
Les principaux critères de choix cités par les agriculteurs sont le rendement (28 %), la tolérance aux maladies (24 %), l’adaptation au climat (14 %), les critères agronomiques (13 %), la qualité physique et technologique (9 %) et la qualité sanitaire (9 %).
Taux de protéines
24% des agriculteurs enquêtés (au lieu de 20 % l’an passé) déclarent « beaucoup » tenir compte du taux de protéines pour choisir une variété de blé tendre et plus de la moitié a pris ce critère « un peu » en compte. A l’inverse 15 % d’entre eux (contre 27% en 2013-2014) disent ne pas se préoccuper du taux de protéines pour choisir une variété. Au final, 82 % des répondants prennent un peu ou beaucoup en compte le critère de protéines, le pourcentage n’était que de 68 % un an auparavant.
« La prise en compte du taux de protéines dans le choix des variétés concerne surtout les exploitations de plus de 10 ha de blé », fait observer Marion Philippe, chargée d'études statistiques chez FranceAgriMer. Et d’ajouter : « Le principal critère qui inciterait les agriculteurs pour choisir des variétés est une meilleure rémunération du taux de protéines ».