7 millions d'euros à trouver
Vous êtes en train de préparer le budget 2025. Comment cela se présente ?
Je crois qu'on peut dire qu'on est dans une nouvelle ère, justement liée aux contraintes budgétaires. Nos dépenses ont progressé de 23 millions d'euros, après des ajustements demandés par le gouvernement, sans que nous ayons reçu la moindre compensation. Dans le même temps, nos recettes liées aux droits de mutation à titre onéreux ont baissé, car elles suivent le volume de ventes immobilières. Malheureusement, ça ne reprend pas. On se retrouve dans un énorme effet ciseau. Nous avons 7 millions d'euros à trouver, pour un budget total de 550 millions d'euros.
Le projet de loi de finances du gouvernement est une inquiétude de plus ?
Oui, et la Vienne fait partie des 30 départements les plus en difficulté. Certains se demandent si ce n'est pas un moyen de faire disparaître les Départements, pour réduire le millefeuille administratif. Je ne pense vraiment pas que ce soit la volonté du premier ministre, qui a été président du Conseil départemental de Savoie. Mais ça interroge. Nous avons voté une motion pour dénoncer ces nouvelles coupes pour les Départements (N.D.L.R. : lire en encadré). Nous voterons notre budget en avril, donc nous attendrons le plus tard possible pour avoir les chiffres les plus justes. Mais je le dis clairement, nous n'arrêterons pas tout. Par exemple, un nouveau conseil départemental des jeunes vient d'être élu. Nous aurions pu arrêter. Mais c'est important pour la citoyenneté. On va réussir ensemble, en faisant des efforts.
Votre budget 2024 avait déjà été compliqué, et vous aviez utilisé des réserves. Ce n'est plus possible ?
Nous avions 6 millions de réserves, et nous en avons utilisé 3. Il nous en reste donc 3. Ce qui n'est vraiment pas grand-chose.
Comment allez-vous donc procéder ?
Toutes les dépenses vont être analysées pied à pied. Nous allons être plus incisifs sur les compétences non obligatoires. Comme le sport ou la culture. Mais ces deux postes de dépenses représentent 1,77 million d'euros et 2. Donc même si on les divise par deux, ça ne représentera pas beaucoup.
La déviation de Mazerolles - Lussac-les-Châteaux, c'est un gros investissement pour le Département...
Oui, ça n'a pas de sens ! La Vienne paie 53 millions d'euros et l'État 50, alors que c'est une route nationale ! Mais on n'a pas le choix. Si cette déviation ne se fait pas, ça n'embêtera pas beaucoup l'État. Alors que c'est un aménagement important pour notre territoire.
Les investissements dans les collèges pourraient être impactés par les économies que vous devez réaliser ?
Nous n'avons rien arrêté. Mais il va falloir effectivement ralentir. Pas pour l'entretien, ni la rénovation, mais pour de nouveaux aménagements. Comme pour le schéma routier.
De gros investissements ont été réalisés pour le Futuroscope. Cela tombe mal...
Le Futuroscope, c'est la locomotive du département, et nous souhaitons continuer à travailler sur le tourisme. Notamment sur le tourisme d'affaires, avec l'association La Vienne destination affaires, qui a été créée il y a un an.