Action syndicale aux Buffalo Grill et Courtepaille de Niort
Une dizaine d'éleveurs JA et Fnsea 79 ont demandé aux Buffalo Grill et Courtepaille de Niort, le 19 février, le pourcentage de viande bovine française à leur carte : une action, en appui de la FNB, visant à augmenter la part d'« origine France » dans la RHF.
Petite montée d'adrénaline, mardi 19 février, à midi, au Buffalo Grill de Niort, espace Mendès France : face à la dizaine d'éleveurs deux-sévriens, emmenés par Thierry Bernier, le président de la section viande bovine à la Fnsea 79, le restaurant a fermé ses portes un quart d'heure.
Les agriculteurs, pacifiques, sont simplement allés demander au responsable du grill quel était le pourcentage de viande bovine française à la carte de cette franchise niortaise, puisque l'enseigne, au niveau national, n'avait pas daigné répondre à cette question ; posée, fin décembre, par la FNB, à une dizaine de chaînes de restauration et de distributeurs, dont McDonald et Métro - qui, eux, ont donné rendez-vous à l'interprofession.
Le gérant du Buffalo Grill de Niort a tablé sur 45 à 55 % de viande française pour son seul restaurant. Et le « grand patron des franchises » Buffalo Grill françaises, Hervé Bourasseau, lui-même, chargé des approvisionnements en viande, a appelé Thierry Bernier, pour lui donner ce chiffre : 60 % de la viande bovine servie dans les 100 restaurants franchisés serait d'origine française.
Thierry Bernier quitte le grill avec la promesse du gérant national des franchises rouge et blanche d'une rencontre prochaine. L'action, en appui de la FNB, visant à augmenter la part de viande bovine « origine France » dans la restauration, « fait bouger », constate, satisfait, le syndicaliste.
«Apprendre aux clients à manger du bourguignon»
Les dix agriculteurs ont répété l'opération au Courtepaille de Niort, à Chauray, vers 12 h 30. L'enseigne n'avait pas non plus répondu à la question de la FNB. Pas de panique, cette fois. Le gérant pense que 60 % de la viande bovine qu'il commande est d'origine française : le steak haché, essentiellement, le tartare et une pièce de boeuf marinée. Les Pays-Bas et l'Italie, principalement, se partagent le reste de la carte.
Le jeune gérant promet de faire remonter la question et les doléances à son directeur interrégional. « C'est inadmissible que 40 %, voire plus, de la viande soit importée », souligne un éleveur. « Il n'y a pas que des entrecôtes dans une vache, ajoute Thierry Bernier. Il faut apprendre à vos clients à manger des recettes françaises, avec d'autres morceaux, comme du bourguignon ».
Le syndicaliste a appelé le directeur niortais à sa responsabilité. Et il a prévenu, rigolard : « si nous n'avons pas de réponse de la part de Courtepaille, nous reviendrons faire un stage chez vous ».
L'après-midi, les syndicalistes ont rencontré le préfet des Deux-Sèvres pour rappeler à l'État : « N'importons pas la viande de l'élevage que nous ne voulons pas » !