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Antarès, le sellier qui sait transformer le cuir en or
La sellerie Antarès, aux Gonds, s’est imposée en un peu plus de vingt ans comme un acteur majeur de l’équipement d’équitation. Le soin apporté au cuir est au centre de son activité.
La sellerie Antarès, aux Gonds, s’est imposée en un peu plus de vingt ans comme un acteur majeur de l’équipement d’équitation. Le soin apporté au cuir est au centre de son activité.
Cinq professionnels du monde du cheval, associés pour concevoir une selle très technique : voilà la genèse de la marque Antarès, à Saintes, en 2000. Près de vingt-deux ans plus tard, la société est florissante : elle emploie plus de 80 salariés sur son site charentais-maritime et dispose de revendeurs dans 25 pays. Sa gamme s’est diversifiée, et une partie de sa production, celle des selles prêt-à-porter, est assurée en Argentine. Mais c’est bien en France qu’elle fabrique les produits qui lui ont assuré une belle réputation chez les professionnels et les amateurs les plus fortunés : ses selles sur-mesure. « 100 % de ces selles sont fabriquées ici », assure Marie Picquet, responsable marketing et communication d’Antarès. « Nous avons un réseau de commerciaux qui se déplacent, vont dans les écuries, et mesurent les cavaliers et les chevaux pour configurer le produit le plus adapté à chaque couple. » Environ 150 000 combinaisons techniques sont possibles, selon les différents paramètres relevés.
Un cuir aussi qualitatif que possible
Depuis 2020, Antarès a quitté son site de Saintes pour rejoindre un bâtiment de 4000 m2 (dont près de 1000 m2 dédiés à la production) aux Gonds. « Nous avons quasiment doublé la surface par rapport à notre ancien atelier », indique Marie Picquet. Ce nouvel espace, explique-t-elle, a permis d’améliorer l’utilisation des peaux, grâce à l’emploi d’impressionnantes machines de découpe. Toutes les imperfections sont marquées manuellement, pour qu’une découpe calibrée par ordinateur permettant d’utiliser le cuir au mieux puisse avoir lieu ensuite. « Avant, tout se faisait manuellement, c’était un travail très fastidieux. Nous avons investi dans ces machines en arrivant ici. »
Les chutes peuvent être réutilisées ailleurs, sur des accessoires, de la maroquinerie ou des ‘‘goodies’’ (voir encadré), mais l’idéal pour la société est d’acquérir un cuir aussi qualitatif que possible. Antarès fabrique ses selles à partir de cuir de taurillon (peu importe la race), avec quelques finitions en cuir de buffle. « Nous ne travaillons qu’avec des tanneries françaises, qui procèdent à du tannage végétal, avec des produits naturels », précise Marie Picquet.
Après cette découpe machine initiale, le travail se fait à la main : application de marquages chauds, affinage des bords, préparation des coutures puis de l’assemblage… Un contrôle qualité en cinquante points est réalisé, avant un ultime huilage. Au total, une selle Antarès représente environ 17h de travail. Il faut compter 4 à 6 mois de délai entre la commande et la réception.
À la recherche de nouveaux selliers
En dépit du prix élevé de ces produits sur-mesure – il faut compter plusieurs milliers d’euros pour le modèle de base –, le marché est dynamique et Antarès connaît une belle croissance. La société doit donc recruter et peine parfois à trouver la main-d’œuvre nécessaire, notamment pour le travail du cuir (qui représente 45 emplois sur le site des Gonds). « Ce sont des métiers extrêmement manuels, qui demandent une transmission importante », rappelle Marie Picquet. « Nous avons besoin de gens qualifiés, et c’est très difficile à trouver. » Antarès a beaucoup formé en interne, mais la société a aussi décidé de s’allier à l’initiative régionale ResoCuir. Cinq des neufs premiers jeunes du CAP sellier-harnacheur lancé cette année font leur apprentissage chez Antarès. « Et il y aura d’autres recrutements ici », promet Marie Picquet, « à court, moyen et long terme. »