Retraite
Anticiper pour transmettre sereinement
Les réunions d’information organisées par la chambre d’agriculture sur tout le département sont un premier pas pour penser la fin de son activité et la transmission de sa ferme. L’une d’elles a réuni douze agriculteurs à Parthenay, le 13 octobre.
Les réunions d’information organisées par la chambre d’agriculture sur tout le département sont un premier pas pour penser la fin de son activité et la transmission de sa ferme. L’une d’elles a réuni douze agriculteurs à Parthenay, le 13 octobre.
Gestionnaire passionné par les cours du blé ou éleveur aux petits soins avec son troupeau, il faudra à un moment remettre le tracteur et les clés à un autre. Anticiper permet de répondre à la foule de questions qui se pose quand on envisage le départ à la retraite : transmettre à un jeune désireux de s’installer ou à un voisin qui souhaite s’agrandir ? Qu’est-ce qui peut être négocié ? Faut-il rester dans la maison qui donne sur la cour ou déménager ? Comment sécuriser le foncier alors que l’on n’est pas propriétaire d’une grande partie de ses terres ?
Les conseillères en transmission, Hélène Billet et Dominique Varrin, ont présenté les grandes étapes qui cadrent cette réflexion lors d’une réunion à Parthenay.
Maximiser ses chances
Plus l’agriculteur s’y prend tôt, mieux ce sera, c’est le leitmotiv des conseillères en transmission. Et leur premier conseil pour trouver un repreneur : parler à ses enfants. « Il y en a souvent qui reviennent dans la lumière au moment où ils apprennent que leur parent va partir à la retraite », assure Hélène Billet. Même s’ils ont « une bonne situation », ils peuvent choisir de revenir aux sources.
Si les enfants ne répondent pas présents, l’agriculteur va ensuite mobiliser son réseau : anciens stagiaires et apprentis, le service de remplacement… Quand il sera un peu plus avancé dans son projet de transmission, un outil est à sa disposition : le répertoire départ installation (RDI). Toutes les fermes à vendre sont inscrites sur ce répertoire national. Quand un candidat est intéressé, il est reçu à la chambre d’agriculture avant d’entrer en relation avec un cédant.
« On rêve parfois qu’un agriculteur soit positif sur son métier et sur sa ferme », déplore Dominique Varrin, un brin provocatrice. « Les terres sont pourries, c’est sableux, c’est séchant », entend-elle parfois de candidats à l’installation qui reviennent déçus de leur visite, où l’agriculteur n’a fait que critiquer son outil de travail. Il est pourtant possible de trouver des points positifs : le cadre de vie agréable à la campagne, la proximité avec la nature, les animaux, la liberté en étant son propre patron... Et si le point faible de la ferme se trouve dans la qualité de la terre, il y a un point fort ailleurs. Si, si, cherchez... Vous trouverez !
Le compte à rebours du départ
Un rendez-vous avec un conseiller retraite de la MSA permet de connaître son âge de départ à la retraite à taux plein. Une fois la date fixée, il y a deux grandes étapes : à dix ans et à quatre ans de la retraite. Dix ans avant, l’agriculteur commence à piloter son entreprise en intégrant sa pérennité. Cela peut impliquer la rénovation d’un bâtiment ou un changement dans la production. « On a eu le cas d’un élevage ovin et bovin. L’agriculteur a baissé le cheptel bovin, qui est moins rentable, et monté le troupeau ovin », rapporte Dominique Varrin.
À quatre ans de la retraite commence la recherche active d’un repreneur. Âgé de 58 ans, Éric Fouillet réfléchit à la transmission de son exploitation de Charolaises, située à Adilly. « Je pense arrêter l’activité en 2024, il faut donc que je me mette sérieusement à chercher un repreneur d’ici six mois, un an. » Dans la longue liste des points à régler avant une transmission, la priorité sera de sécuriser le foncier : « Je n’ai presque pas de terre en propriété. Il faudra que les propriétaires fassent confiance à un repreneur. » Il envisage aussi que ses terres partent à l’agrandissement s’il ne trouve pas de candidat. « Je n’ai pas d’attentes particulières : il peut changer le troupeau, passer en bio… C’est déjà bien si je trouve quelqu’un ! », reconnait-il.
Un candidat peut être volontaire, mais manquer d’expérience. Il a besoin de s’aguerrir en se formant, en travaillant comme salarié ou au service de remplacement. Cela demande du temps. La solution d’un stage parrainage est de plus en plus prisée. En 2020, il y a trente parrainages en cours en Deux-Sèvres.
Formation des conseillers en transmission