Artisans gourmands : le label du bon
Une trentaine de professionnels des métiers de bouche charentais arborent le label "Artisans gourmands". Cette distinction met en avant la qualité de leurs produits. Il repose sur de nombreux critères.
Chargé de développement économique à la Chambre de métiers et de l'artisanat de la Charente, Patrick Magnon est référent alimentaire. Depuis deux ans, il est en charge de la marque "Artisans gourmands". "C'est une marque régionale développée par la Chambre de métiers de Nouvelle-Aquitaine. À une époque, nous avions la marque départementale 'Saveurs artisanes', qui valorisait les efforts des artisans de métiers de bouche charentais. Elle a été remplacée par 'Artisans gourmands'. L'artisan a un savoir-faire. Il fait de nombreuses heures pour ses clients et pour l'artisanat. C'est un acteur de la proximité. Il sublime le fait maison, transmet ses connaissances... C'est important qu'il obtienne un signe de reconnaissance".
La Nouvelle-Aquitaine compte un peu plus de 500 artisans gourmands. Ils sont une trentaine en Charente. Ce label est valable trois ans.
Un récent comité (composé de la présidente de la Chambre de métiers, du directeur, des responsables départementaux des professions alimentaires...) a eu lieu le 8 juillet, distinguant 6 nouveaux artisans et renouvelant le label à 12 autres (voir encadré).
Les artisans ont le droit d'apposer un logo. Ils peuvent le mettre sur leur site Internet, les réseaux sociaux, leurs cartes de visite ou affiches. "Certains sont candidats au label. D'autres sont repérés car ils se sont illustrés par des médailles. Nous les connaissons déjà... Certains sont recommandés".
Le label "Artisans gourmands" représente un coût de 100 euros par an pour les professionnels. Les boucheries sont fortement représentées parmi les artisans gourmands ; les boulangeries aussi.
Critères pointus. L'obtention du label "Artisans gourmands" passe par un audit, conduit par Patrick Magnon. "Je passe en revue de nombreux critères, notés sur un total de 93 points. Le fait maison doit constituer 80 % de l'activité des artisans de métiers de bouche. Pour les boulangers, les viennoiseries doivent atteindre 100 % ! Je présente un dossier à un comité de professionnels, décrivant l'historique de l'entreprise, le parcours de l'artisan, ses spécialités, D'autres critères entrent en compte : le respect des normes d'hygiène, l'approvisionnement local, des recettes traditionnelles, l'innovation (création d'au moins deux nouveaux produits)".
L'évaluation s'appuie également sur le port d'une tenue de travail adaptée et propre, un local de vente nettoyé et en bon état, la capacité à renseigner les clients en anglais, une vitrine attrayante, un site Internet à jour, la connaissance des produits et le dynamisme commercial.
Des thématiques liées à la responsabilité sociétale des entreprises entrent en jeu (document unique à jour, respect du droit du travail, conduite d'entretien individuel, motivation des salariés, rapport à son environnement) : "Les artisans sont acteurs de la vie sociale. Ils maillent le territoire. Ils transmettent des valeurs à travers leur métier. Ils doivent donc aussi présenter une certaine exemplarité en respectant leurs salariés et être bienveillants".
La gestion de leurs déchets et de leur consommation énergétique est aussi évaluée.
Un village aux Gastronomades. Les artisans labellisés observent un retour commercial positif. Ils sont mis en avant, participent à un jeu, des animations sur les réseaux sociaux. "Certains participent aux salons Made in France à Bordeaux ou à Paris. Les Charentais se voient remettre leurs diplômes lors des Gastronomades, fin novembre à l'Espace Carat. Nous réalisons des démonstrations. Cette année, nous aurons une nouveauté avec un village 'Artisans gourmands', composé d'au moins une douzaine de professionnels labellisés de toute la région. Nous proposerons des dégustations et des démonstrations."