Attaque contre un agriculteur à Champdolent : l’agresseur condamné
Le 15 mai dernier, Pascal Garnier avait été frappé alors qu'il réalisait un traitement herbicide sur une parcelle. Le procès de son agresseur s'est tenu vendredi 27 septembre à Saintes.
Le 15 mai dernier, Pascal Garnier, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles, était agressé par un homme sur une parcelle de Champdolent alors qu’il appliquait un traitement herbicide (voir notre article). Le procès de l’agresseur et de son épouse (qui filmait la scène) s’est tenu vendredi 27 septembre au tribunal correctionnel de Saintes. Poursuivi pour « violences commises en réunion suivies d’incapacité n’excédant pas huit jours », l’homme a été reconnu coupable et a écopé d’une amende totale d’un montant de 3000 €. « Je suis satisfait du résultat dans l’ensemble », nous a indiqué Pascal Garnier, content que l’affaire ne soit pas « tombée aux oubliettes ». « J’aurais aimé qu’il ait un peu de prison avec sursis », reconnaît-il tout en reconnaissant que cette condamnation « est un bon point pour moi, et pour la profession dans son ensemble ». Concernant son agresseur, « je pense qu’il sera aussi mal à l’aise par rapport à ses actes ». Il regrette toutefois que la culpabilité de l’épouse n’ait pas été reconnue, et qu’elle n’ait donc pas été condamnée.
Sous le choc après son agression, à laquelle il n’avait pas répondue physiquement, Pascal Garnier avait refusé de taire l’affaire. Pour le procès, il a fait appel à un médiatique avocat parisien, maître Arash Derambarsh (connu pour sa lutte contre le gaspillage alimentaire), et se dit « très satisfait de sa prestation ». Il s’est aussi adressé à la presse pour briser l’omerta sur ces violences subies par les agriculteurs. « Les médias ont joué le jeu pour qualifier cet acte comme inadmissible », explique-t-il en insistant sur l’importance de parler de ces agressions. « Il y a eu des cas semblables au mien, qui n’ont pas abouti parce qu’ils sont restés silencieux. Or il faut que ce soit divulgué auprès du grand public, pour qu’il comprenne qu’en France on ne fait pas n’importe quoi : on est dans un pays où on dialogue, on échange, on ne tape pas pour un rien. »
À présent, Pascal Garnier va pouvoir passer à autre chose, même si rien ne sera plus comme avant. Il refuse de céder à la peur, mais « à chaque fois que je suis sur du matériel et que je vois quelqu’un, j’ai une appréhension ».