Boutonne
Aucune réserve quant à la réalisation du projet
La construction des 11 réserves ne devrait pas être remise en cause par le recours déposé par Deux-Sèvres nature environnement.
«Quoi qu’il en soit, les réserves verront le jour », affirme Cyril Barbarit, directeur de la Caeds. « Tous les documents d’objectif affirment la nécessité de voir ces ouvrages sortir de terre ». Assurément, ils en sortiront. Reste à savoir quand. Le recours déposé par l’association Deux-Sèvres nature environnement contre l’arrêté signé par le préfet le 4 octobre devrait être rejeté. « Nous espérons que le recours en annulation sera classé en 2008 », note Cyril Barbarit.
Onze réserves
« Quelle que soit la décision du tribunal, la légitimité de ces réserves ne sera pas remise en cause », poursuit le responsable. Le juge est appelé à se prononcer sur la forme. Sa décision peut toutefois retarder la mise en œuvre des travaux. « Nous sommes sur ce dossier depuis onze ans », s’impatiente Philippe Charles, président des irrigants de la nappe infra (secteur 8b).
Cinq reserves seraient creusées en zone 8b (voir encadré), Boutonne aquifère captif de l’infra-toarcien. Elles seraient financées par le syndicat des eaux lui-même en échange de six forages agricoles réorientés vers l’approvisionnement en eau potable. 1,5 million de m3, « dont 500 000 m3 en période d’étiage », précise Philippe Charles, y serait puisé chaque année. Ce stock permettrait également aux agriculteurs dont les puits auront été fermés afin d’éviter une dépression gênante pour l’exploitation, de poursuivre l’irrigation. Ils seraient onze au total à prélever dans ce volume réservé. « 560 ha sur 1860 ha que compte la zone 8b seraient ainsi irrigués », précise le responsable professionnel.
En zone 8a, la volonté de préserver le milieu et de sécuriser l’approvisionnement en eau a fait naître un projet de six réserves pour 1,2 million de m3. 20 agriculteurs qui prélèvent en rivière ou nappe d’accompagnement y puiseraient l’eau dont ils ont besoin pour irriguer leurs 700 à 800 ha. Un moyen de lever la pression exercée sur le milieu l’été. « Les 40 irrigants de la zone bénéficieront alors de ces équipements », souligne Philippe Charles. Une réalité qui appelle un financement partagé. « Ceux qui puiseront dans les retenues s’acquitteront de frais de fonctionnement et de frais inhérents à l’investissement. Les autres exclusivement de la seconde ligne ».
Où sont envisagées les réserves
En zone 8b, les projets sont les suivants : Périgné, 265 000 m3 ; Fontenille, 346 000 m3 ; Chef-Boutonne, 270 000 m3 ; Luché-sur-Brioux, 340 000 m3 ; Lusseray, 279 000 m3.
En zone 8a : Le vert, 293 000 m3 ; Villiers-sur-Chizé, 175 000 m3 ; Brieuil-sur-Chizé, 167 000 m3 et 195 000 m3 (deux réserves) ; Secondigné-sur-Belle, 296 000 m3. ; Montigné, 135 000 m3.