Aurora Nir : un laboratoire d’analyse à portée de main
Le concept de l’Aurora Nir, analyseur à spectre large portatif, est de déporter la capacité d’analyse d’un laboratoire sur le terrain, notamment dans les exploitations agricoles. L’utilisateur scanne différentes matières, qui sont analysées en temps réel.
Le concept de l’Aurora Nir, analyseur à spectre large portatif, est de déporter la capacité d’analyse d’un laboratoire sur le terrain, notamment dans les exploitations agricoles. L’utilisateur scanne différentes matières, qui sont analysées en temps réel.
Analyser ses produits directement sur son exploitation, en temps réel et sans passer par un laboratoire, c’est possible ! Fourrage, lait, céréales, l’Aurora Nir, de l’entreprise Photon Lines, primé aux Innov’Space 2019, peut analyser quasiment tout ce qui se trouve sur son passage. « La philosophie de l’Aurora est de reproduire les mêmes calculs que son grand frère Zeiss - analyseur de spectre large, très imposant, disponible uniquement dans les usines - en miniature pour faciliter son transport, et donc son usage », explique Éric Giummarra, responsable du pôle industrie chez Photon Lines.
Essai sur le terrain, analyse de parcelles avant récolte, calcul du taux d’humidité, qualité de la fibre, fertilisation, taux de graisse dans la viande, qualité du compost…, les champs d’utilisation sont nombreux. « Grâce à cet outil, l’utilisateur gagne du temps et peut optimiser ses décisions en ayant des données fiables en temps réel. Par exemple, si l’agriculteur repère une hausse significative de son taux d’azote dans un de ses silos, il peut réagir en instantané, sans devoir attendre les résultats du laboratoire », assure le développeur.
Comment ça marche ?
L’analyseur de spectre fonctionne grâce à un prisme qui renvoie la lumière, en arc-en-ciel, à une barrette recouverte de diodes. Celles-ci analysent la lumière, jusqu’à l’infrarouge. L’Aurora se veut plus précis que ses concurrents sur le marché, comme l’explique Éric Giummarra. « Notre analyseur contient 256 diodes quand d’autres prestataires proposent des outils à 50 ou 100 diodes. Notre technologie permet d’affiner les résultats. L’utilisateur peut scanner plusieurs fois son produit, il trouvera toujours les mêmes données. Ce qui n’est pas le cas avec des outils moins onéreux mais aussi moins précis ».
Si la lecture du spectre est une chose, reste encore à le faire correspondre avec des valeurs qui composent la matière. En effet, avant la première utilisation, l’analyseur doit être calibré, dans un laboratoire ou une entreprise spécialisée, pour une matière précise (lait, fourrage…). Le prix par calibration oscille entre 700-800 euros. Ensuite, l’utilisateur peut procéder à autant de tests qu’il le souhaite. « Notre outil donne la valeur exacte de l’échantillon testé. Chaque test peut-être exporté en fichier PDF, auquel il est possible d’ajouter une photo, des coordonnées GPS, et de le synchroniser sur le smartphone de l’utilisateur ».
Pour qui et à quel prix ?
L’achat d’un Aurora se pense plutôt en collectif. Vendu un peu moins de 20 000 euros l’unité, l’outil reste onéreux pour un utilisateur individuel. Se prêtant à des besoins multiples, il peut être acheté en Cuma pour le suivi des cultures, des conditions de stockage des fourrages et des céréales, la composition du compost…, mais aussi par des laiteries souhaitant faire des analyses au tank avec résultats immédiats ou encore dans l’agroalimentaire pour vérifier la préparation des pâtes pour les biscuits.
Autre point crucial, la calibration de l’outil pour une matière se paie à l’unité. Certaines entreprises proposent des forfaits pour calibrer plusieurs matières. « Il faut veiller à faire le calibrage dans une région précise pour certaines matières. S’il n’y a pas de divergence sur un produit comme le lait, il en est autrement sur des fourrages comme le maïs, selon qu’il est semé dans le Finistère ou au Mans », précise Éric Giummarra. Assez peu développé en France, l’Aurora a reçu un bon accueil dans les pays européens, notamment en Espagne et en Allemagne.