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Bâtiment : permettre aux animaux d'exprimer leurs comportements

Les techniques de construction doivent reposer sur une amélioration du travail de l’éleveur, mais aussi se soucier du bien-être animal.

© AC

Tout débute ainsi : « la santé des animaux est une des préoccupations quotidiennes des éleveurs. » Dans le long document de l’Institut de l’élevage, conditions de travail et bien-être animal sont maintenant très liés. Selon François Gervais, de l’Institut de l’élevage, la performance technico-économique des élevages est aussi la conséquence des bâtiments. Infections mammaires, boiteries, troubles de la reproduction induisent des baisses de la productivité. « Les conditions de logement ont pour objectifs, par exemple, d’une part de couvrir les besoins des animaux, de préserver leur intégrité physique, leurs comportements naturels donc leur bien-être et d’autre part de maîtriser leur exposition aux pathogènes. » François Gervais insiste : « les définitions multicritères, du bien-être animal sont construites en négatif reposant essentiellement sur l’absence de ce mal-être. » Si on parle de nouveaux critères, plus « éthologiques », le nombre de vaches à loger par unité de main d’œuvre a aussi son importance ; « Cela augmente le temps de présence en bâtiment. » Aujourd’hui, les logettes contribuent à la maîtrise des mammites, avec la robotisation : « autre exemple : la recherche de réduction de la pénibilité du travail entraîne aussi une augmentation de la part des logettes, 100 % lisier avec matelas. »

Autour de la machine à café
Dans le travail qu’a coordonné François Gervais, avec ses collègues de l’Institut de l’élevage, les idées reçues sont remises en place : les animaux ont besoin d’exprimer des comportements. Ils ont consigné l’activité d’une vache : 12 à 14 h de coucher, 7 à 10 h de rumination, 3 à 5 h d’alimentation… 2 à 3 h de rapports sociaux en dehors de la traite et du temps des déplacements, 15 à 30 minutes pour s’abreuver. 15 l par minute. Une vache boit entre 65 à 120 l en 24 h en 7 ou 8 fois entre 6 h et 19 h. Dans ce timing, le coucher est donc primordial : « grégaires, plus ou moins synchrones, diurnes avec une vision nocturne, les vaches ne font rien… entre minuit et 4 h du matin. » D’où la nécessité d’une place de couchage adéquate : soit en long, soit en boule, soit en large, ou en étoile. « L’animal doit pouvoir se coucher et se relever facilement, pour éviter toute blessure. » François Gervais émet des « évidences » : « s’alimenter à volonté, s’abreuver sans compétition, se déplacer sans risque, mais aussi voir ses congénères en toutes circonstances.» Donc incidence sur la nature du bâtiment : il faut que 10 % du troupeau puise s’abreuver en même temps, et à moins de 20 m de l’animal.
François Gervais ajoute à cette recherche de bien-être dans les bâtiments, la préservation de la peau (blessures ou dépilation) que ce soit avec les trayons, les tarses en logettes. Ainsi le cou est mis à mal par certains cornadis (comme l’épaule) ou l’auge, la logette, comme le fanon ou le genou. Colonne, côtes, bassin sont tributaires des bat-flancs des logettes. Quant aux tarses, ils sont la conséquence des sols. Autre défi du bien-être : l’ambiance et les poussières. « Lorsqu’il y a trop de poussières, en cas de ventilation mécanique inadaptée ou excessive, la santé des animaux s’en ressent. » D’où l’importance d’un diagnostic d’ambiance réalisé par un technicien. Si l’animal stresse, il sécrète des hormones, dont du cortisol, anti-inflammatoire, diminuant les leucocytes dans le sang et les mamelles. Les techniciens de l’Institut de l’élevage soulignent que « respecter les besoins des animaux, confort thermique, place par animal, circulation fluide, équipements de contention adaptés, comportements bienveillants de l’éleveur, contribuent donc à une meilleure santé. »
Quant à la température, s’il faut éviter les courants d’air en hiver, les rechercher en été, pas facile d’avoir la bonne ventilation. « Les bovins craignent les variations brutales car ils resserrent les vaisseaux sanguins. Les plages de confort thermique sont beaucoup plus basses que pour les monogastriques. » Les techniciens introduisent l’idée de « biosécurité » dans le bâtiment d’élevage : logements distincts, organisés par lots, travail entre animaux sains jusqu’aux animaux mal en point… Il y a à prévoir cette gestion-là dans la conception ou la rénovation des bâtiments. François Gervais a coordonné le document « Des vaches laitières en bonne santé. Moins d’antibiotique avec des bonnes pratiques et des bâtiments adaptés. »
Bernard Aumailley

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