Biolopam : « La concrétisation d'une aventure »
La coopérative des producteurs de plantes aromatiques et médicinales bio a inauguré ses nouveaux locaux le 25 septembre, à Sainte-Soulle. Une étape de plus dans la constitution d'une filière régionale.
« Ce bâtiment, c'est la concrétisation d'une aventure, sans en être l'aboutissement. » Les mots de Didier Dorin, président de Biolopam, à l'occasion de l'inauguration de ses nouveaux locaux le 25 septembre, ont bien résumé la situation de la coopérative dédiée aux plantes aromatiques et médicinales (PAM). Avec l'ouverture de ces installations à Sainte-Soulle, une nouvelle étape est franchie dans l'implantation de cette filière dans le Centre-Ouest, et en Charente-Maritime plus particulièrement. Le département est le deuxième producteur bio de PAM de Nouvelle-Aquitaine, derrière le Lot-et-Garonne, au sein d'une région marquée par une forte croissance de la production (+ 24 % en 2019, selon les chiffres d'Interbio NA).
Tout juste achevée, le bâtiment en bois d'environ 800 m2, dont la construction a débuté en juillet 2019, a déjà ses espaces de stockage bien remplis. L'odeur entêtante qui y règne souligne la diversité des produits qui y sont entreposés : romain, origan (vendu jusqu'en Italie), coriandre, salicorne... et surtout du thym, production phare de la région. La plante est recherchée notamment par l'industriel bio Léa Nature. À côté, une imposante machine de triage doit permettre de renforcer la qualité des productions de Biolopam, en éliminant l'ensemble des « déchets » collectés à la récolte (tiges, cailloux...) pour garantir un produit qui soit le plus pur possible. Pour l'heure, la coopérative n'assure pas la transformation finale des produits.
Le projet a reçu deux subventions, l'une de l'Agence bio, à hauteur de 307740EUR, l'autre de la région Nouvelle-Aquitaine (111051EUR). Des financements conséquents, à la hauteur de l'ambition portée par Biolopam, puisque la coopérative est vue comme la pionnière de la filière plantes aromatiques et médicinales bio dans le Centre Ouest. Le président de la FNAB (Fédération nationale de l'agriculture biologique), le Deux-Sévrien Guillaume Riou, n'a pas caché son enthousiasme à ce sujet lors de l'inauguration. « C'est vraiment une filière qui, au niveau du réseau bio, est vue comme un bon moyen de développement », a-t-il déclaré. « Il y a le circuit court, la vente à la ferme, mais ce n'est pas ça qui va transformer le modèle agricole », a-t-il ajouté, appelant à la multiplication de ces « filières de territoire ».
Pour l'heure, pas d'ambitions régionales pour Biolopam, qui se contentera de soutenir la production dans le nord de la Charente-Maritime (avec juste une poignée de producteurs en sud-Vendée). Mais Didier Dorin veut aller plus loin. De vingt coopérateurs qui travaillent aujourd'hui en Aunis et jusque sur l'île de Ré (60 ha de PAM bio cultivées en tout), il souhaite passer à une trentaine d'ici fin 2021, voire trente-cinq à quarante à l'horizon 2025. La coopérative, qui réfléchit au remaniement de son séchoir, travaille aussi sur la production de bouquets garnis pour répondre à une demande en forte croissance.