Blocages des cinq principaux Leclerc des Deux-Sèvres pour réclamer de la transparence
Toute la journée du 23 février, les tracteurs de la Fnsea 79 et de JA 79 ont bloqué les accès aux parkings des magasins Leclerc de Thouars, Bressuire, Parthenay, Saint-Maixent et Niort Mendès-France. L'enseigne est visée pour être celle qui "joue le moins le jeu dans les négociations commerciales".
Toute la journée du 23 février, les tracteurs de la Fnsea 79 et de JA 79 ont bloqué les accès aux parkings des magasins Leclerc de Thouars, Bressuire, Parthenay, Saint-Maixent et Niort Mendès-France. L'enseigne est visée pour être celle qui "joue le moins le jeu dans les négociations commerciales".
L'image est saisissante quand on se place un peu en amont de la scène : l'immense parking du Leclerc de Mendès-France, à Niort, est complètement désert ce vendredi 23 février, jour pourtant d'intense consommation.
Depuis l'aube, des tracteurs se sont stationnés aux entrées des parkings, et la situation s'est répétée dans quatre autres grandes surfaces de l'enseigne à Thouars, Bressuire, Parthenay et Saint-Maixent.
Transparence sur les origines, répartition équitable des marges
L'action, orchestrée par la Fnsea 79 et JA 79, fait suite à une semaine de relevé d'étiquettes dans les différents supermarchés des quatre coins du département.
"Nous avons ciblé Leclerc car, au niveau national, ce sont eux qui respectent le moins le monde agricole. Ils ne jouent pas le jeu dans les négociations commerciales", estime Flavien Favre, secrétaire général de JA 79.
"Cette semaine, nous avons retrouvé dans les rayons des rillettes du Mans de provenance UE, de la mayonnaise au colza étranger dont le pot est estampillé d'un drapeau français", liste Maxime Fouladoux, éleveur laitier à Villefollet. Pour lui, cette duperie implicite doit cesser : "Nous demandons un étiquetage clair, pour que le consommateur puisse faire ses choix en conséquence".
Autre cheval de bataille, le revenu bien sûr. Même si des efforts ont été fait, notamment dans certains Leclerc, avec le développement de filières de circuits courts, le compte n'y est pas. "Quand on retrouve le poulet d'un collègue du sud Deux-Sèvres vendu à près de 6 € en rayon, et que cet éleveur a été payé 1 € par poulet, on se demande où sont allés les marges. Nous ne demandons pas de changer le prix final, mais que chaque maillon, producteur compris, reçoive la même somme", reprend Maxime Fouladoux.
85% de CA en moins
À Niort, le directeur de l'enseigne Leclerc est venu à la rencontre des agriculteurs bloquant le parking, assurant "les comprendre".
"À son niveau, il ne peut pas faire grand chose, mais l'idée est que ça remonte jusqu'aux décisionnaires. Il nous a quand même dit que près de 85% du chiffre d'affaires de sa matinée était plombé par notre action", évoque Flavien Favre. Preuve que le moyen de pression fait son effet.
Les clients de l'enseigne, eux, sont partagés entre l'exaspération de modifier leurs habitudes, et les marques de soutien aux agriculteurs. Des grappes de clients naviguaient des parkings alentours jusqu'au magasin, un peu égarés sous la pluie.
Pendant ce temps, les équipes de Leclerc déplaçaient les chaînes de chariots jusqu'aux parkings d'autres enseignes, pour maintenir coûte que coûte la possibilité de consommer à leurs clients.