BSV : Une meilleure analyse du risque avec des observateurs à l’affût
Mardi 30 janvier, les observateurs de terrain Poitou-Charentes pour le Bulletin de Santé du Végétal Grandes cultures se sont réunis au lycée agricole Venours.
Présenter l’état sanitaire des cultures, l’évaluation du risque phytosanitaire, des messages réglementaires : c’est l’objectif des Bulletins de Santé du Végétal, rédigés à l’attention des professionnels des différentes filières végétales, pour qu’ils puissent plus facilement raisonner leur interventions phytosanitaire. La qualité et la précision des contenus de ces bulletins reviennent sont dus en grande partie aux réseaux d’observations des bio-agresseurs mis en place pour renforcer la surveillance biologique du territoire (SBT) dans le domaine du végétal (Plan Ecophyto 2018).
Les départements de l’ex-Poitou-Charentes compte 80 observateurs (agriculteurs et structures morales, type chambres d’agriculture, FREDON, instituts techniques, coopératives, négoce…) pour la filière grandes cultures, soit 242 parcelles suivies à la loupe sur la dernière campagne. «En 2017, pour qui a régulièrement suivi la présence de la septoriose dans son blé, n’a fait qu’un traitement, plutôt que trois», note Khalid Koubaiti, de la FREDON Poitou-Charentes, animateur SBT Grandes cultures, pour souligner que Bulletin de Santé du Végétal permet d’aider l’agriculteur à la reconnaissance des ravageurs et des maladies des cultures. On remarque tout l’intérêt de l’observation quand par exemple une maladie arrive soudainement, comme ça a été le cas avec la rouille jaune sur blé. On peut réagir rapidement et ainsi sauver sa récolte. L’objectif final, c’est de raisonner de plus en plus les traitements, et de les réserver aux situations les plus impératives.
«L’outil d’aide à la décision» qu’est le BSV, comme le qualifie Laetitia Seguinot, de la Chambre régionale d’agriculture Nouvelle-Aquitaine, animatrice inter-filière SBT, est aussi là pour alerter sur l’émergence d’un risque de pression sanitaire : «La chrysomèle du maïs est présente en France depuis 2002», explique Khalid Koubaiti. «Nous avons regardé l’évolution de ce ravageur, car on savait qu’il y avait un risque pour nos territoires. Ce suivi a permis de confirmer qu’il est bien présent dans la région. On en a piégé l’année dernière à La Couronne en Charente. On a pu après intervenir rapidement et éviter son expansion, qui aurait engendré de multiples traitements sur des exploitations voisines. » L’animateur Grandes cultures met aussi en garde les agriculteurs sur le développement croissant de l’orobanche sur tournesol. «On est au début de sa présence : pour limiter la dissémination des graines, des mesures prophylactiques sont nécessaires, comme nettoyer le matériel après usage ou encore récolter les parcelles infectées en dernier.»
Il existe 27 éditions de BSV, toutes filières confondues, sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, dont trois consacrées aux grandes cultures (une pour le Poitou-Charentes, une pour le Limousin, une pour l’Aquitaine). «Nous allons prochainement consulter les lecteurs et les observateurs pour savoir si ces trois éditions, dans leur forme actuelle, restent toujours pertinentes pour une bonne analyse du risque», confie Laetitia Seguinot. «Si sa présentation évolue, il faut veiller à rester proches des différents secteurs, tout en s’enrichissant des observations faites sur les territoires voisins.» L’animatrice signale que le réseau est toujours à la recherche de nouveaux observateurs. Avis aux amateurs.