Cépages résistants : une nouvelle ère pour la viticulture
Pour le BNIC, les cépages résistants constituent un levier fort dans la réduction de l’utilisation des intrants phytosanitaires. Quatre individus ont été sélectionnés et pourraient être inscrits au catalogue dès 2022.
« Ca ne sera pas un long fleuve tranquille. » Le président du BNIC, Jean-Bernard de Larquier, sait qu’il y a encore du chemin à parcourir avant de voir dans le vignoble cognaçais les premiers cépages résistants. En collaboration avec l’Inra et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), l’interprofession du cognac travaille sur le développement de cépages résistants afin de diminuer l’usage des intrants phytosanitaires.
« Depuis vingt ans déjà, la filière est engagée dans la viticulture durable pour produire des produits les plus qualitatifs possible, respecter son entourage et léguer un territoire en parfait état », précise le président.
L’étude sur les cépages résistants pour le vignoble du cognac a démarré dès 2003 avec l’Inra. En 2005, le chercheur de l’Inra Montpellier, Alain Bouquet, propose l’expérimentation en Charente de deux obtentions résistantes, le RV4 et le RV5, afin de tester leurs caractéristiques pour la production d’eaux-de-vie de cognac. Conduites sans traitement fongicide, ces obtentions se sont révélées résistantes face à l’oïdium et le mildiou mais non satisfaisantes au niveau qualitatif.
Cette première génération de cépages résistants a ouvert la voie, en 2008, à 43 obtentions résistantes évaluées au vignoble sans traitement fongicide depuis 2012. Quatre individus ont été sélectionnés et ont été multipliés en 2015 par le centre de prémultiplication du BNIC au lycée agricole de Saintes (17) et à la fondation Fougerat dans le cadre du programme Déphy écophyto expérimentation.
Ces individus ont été sélectionnés selon un idéotype défini par la filière : résistance élevée et durable au mildiou et à l’oïdium, faible sensibilité à la pourriture grise, certaine tolérance aux maladies du bois pour favoriser la pérennité du vignoble, maturation plutôt tardive afin de s’adapter au changement climatique, production élevée au moins égale à l’ugni blanc, raisins peu riches en sucre avec une acidité élevée, des arômes fins et élégants.
Ces quatre nouveaux cépages devraient être inscrits au catalogue de variétés cultivées vers 2022. « L’objectif est de créer des matériels de résistance aux maladies dans une logique de...
... A lire en intégralité dans notre édition du 14 septembre.