Sanitaire
Céréales à paille : faire le bon diagnostic des jaunissements visibles
Les céréales présentent actuellement un certain nombre de symptômes de jaunissement sur feuilles. Quelques situations avec symptômes de viroses ont été identifiés.
Les céréales présentent actuellement un certain nombre de symptômes de jaunissement sur feuilles. Quelques situations avec symptômes de viroses ont été identifiés.
Jaunisse nanisante de l’orge sur orges d’hiver, maladie des pieds chétifs sur orges d’hiver également), mosaïques sur blés dur, reconnaître la maladie qui attaque la plante n’est pas toujours simple.
Mosaïques
Bien que l’automne dernier ait été très doux, ce qui constitue un facteur favorable à la colonisation des racines par Polymyxa graminis, micro-organisme du sol vecteur des virus, nous n’avons pas connu de période plus froide permettant l’expression de la maladie par les plantes. Toutefois, quelques cas ont été observés. La mosaïque provoque de nombreux symptômes qui n’apparaissent pas de façon systématique. La répartition est proche de celle d’une carence avec foyers parfois allongés dans le sens du travail du sol. Dans les cas extrêmes, rares dans la région cette année et c’est encore tôt également, la totalité de la parcelle peut être atteinte. Des tirets chlorotiques répartis irrégulièrement et parallèles aux nervures peuvent apparaitre sur les feuilles. Un nanisme de la culture peut aussi être observé (uniquement pour la mosaïque des céréales [SBCMV]) avec un retard à la montaison. Enfin, le système racinaire est souvent réduit. Le diagnostic se confirme également par analyse virologique. Il n’existe aucun moyen de lutte contre Polymyxa graminis, vecteur de la virose. Pour le blé tendre, le seul moyen de lutte contre cette maladie est le choix d’une variété résistante. Pour le blé dur, il n’existe pas de variétés réellement résistantes au virus.
Piétin échaudage
Le piétin échaudage est un champignon du sol qui, dans un premier temps, attaque les racines. En sortie d’hiver, les plantes présentent une faible croissance associée à un mauvais tallage. Les feuilles jaunissent parfois par la pointe. Cependant, pour confirmer le diagnostic, il faut prélever les plantes les plus touchées avec leurs racines, puis laver soigneusement les racines. Les plantes présentent généralement quelques racines nécrosées, partiellement ou en totalité. La présence de piétin échaudage peut se limiter à la présence de quelques taches noires ou brunes. La comparaison avec les racines de plantes saines confirme l’observation. Avec l’automne très doux et humide, on peut s’attendre à l’observation de ces symptômes, même si le décalage de semis des céréales est un facteur défavorisant.
Maladie des pieds chétifs
Cette maladie virale, discrète dans la région, est transmise par les cicadelles (Psammo-tettix alienus) à l’automne. Les feuilles présentent un jaunissement et/ou rougissement à la pointe des feuilles ainsi que des stries jaunes nuancées de rouge le long des nervures. La maladie se répartit en petits foyers de plantes atteintes, groupées sur les lignes de semis ou aléatoirement sur plantes isolées (lié au déplace-ment des cicadelles).
Il n’existe actuellement pas de résistance variétale à la maladie des pieds chétifs.
Le meilleur moyen de déterminer si la virose observée est bien la maladie des pieds chétifs est de réaliser une analyse virologique de la plante (tests Elisa pour confirmer le diagnostic à partir de prélève-ments de plantes présentant des symptômes). En effet, il y a souvent une confusion sur le terrain des symptômes à ceux de la JNO.
Jaunisse nanissante
Jaunisse nanissante Des symptômes de JNO (jaunisse nanisante de l’orge) apparaissent dans certaines parcelles d’orge d’hiver sur des variétés sensibles essentiellement pour des semis les plus précoces (cas peu fréquents encore actuellement). Quand la plante est infectée, il n’existe aucune technique de lutte contre cette maladie virale. Sur orge, l’identification de la maladie est aisée car très caractéristique : les premiers symptômes apparaissent par petits foyers de plantes atteintes (répartition due aux pucerons ailés), généralement observés début montaison. Les pointes des jeunes feuilles des plantes atteintes jaunissent jusqu’au dessèchement. Les plantes sont nanifiées, leur répartition irrégulière dans la parcelle lui donne un aspect moutonné.
Autres jaunissements
Dans les parcelles hydromorphes, on peut toujours observer des jaunissements liés à de l’asphyxie racinaire. Ceux-ci devraient se résorber progressivement désormais avec le ressuyage des sols.
Des jaunissements des feuilles les plus âgées peuvent également révéler une carence en azote, induite par l’excès d’eau qui a persisté au début de la montaison. De même, les conditions très pluvieuses de l’hiver peuvent être à l’origine de l’apparition de carences en soufre – dans ce cas, ce sont les plus jeunes feuilles qui jaunissent.
On peut aussi observer des symptômes de phytotoxicité herbicide sur les feuilles les plus basses.