"C'est tout ? C'est fini ?" Déception après les annonces de Gabriel Attal
"C'est long… C'est pas bon signe. C'est sûrement parce qu'il n'a pas grand-chose à annoncer". Après 20 minutes de discours de Gabriel Attal, les agriculteurs qui tiennent le blocage à Poitiers sud depuis mardi commencent à s'impatienter. Installés sous le pont de l'autoroute, ils étaient une cinquantaine ce vendredi soir à écouter le discours du Premier Ministre. Et même s'il annonce vouloir "mettre l'agriculture au-dessus de tout le reste" et "ouvrir un nouveau chapitre", le chef du gouvernement et ses annonces qui ont suivi ce discours n'ont pas particulièrement enthousiasmé les agriculteurs. À la fin du discours, leur réaction est d'ailleurs plutôt angoissante : pas un mot pendant plusieurs minutes, ni applaudissements, ni sifflets. Comme s'ils étaient sidérés. Puis un "C'est tout? C'est fini?" se fait entendre. Pendant que Sébastien Berger, président de la FNSEA de la Vienne, s'isole dans son tracteur pour participer à une visio avec l'ensemble des départements, les agriculteurs expriment leur ressenti. Bien sûr, des annonces sont appréciées: l'abandon de la baisse de détaxation du GNR, et le fait que cet accompagnement devienne désormais immédiat; ou la limitation à un contrôle par an par exploitation. Mais beaucoup d'autres restent selon les agriculteurs un peu floues. Et très rapidement, des "On va à Paris!" s'échappent. "Ils n'ont pas compris le problème! Pour les fossés, ce qu'il faut, ce n'est pas nous autoriser à faire seulement une déclaration quand on fait un curage. C'est nous laisser le faire sans rien demander!" lance un éleveur. "C'est un éléphant qui accouche d'une souris" commente François Turpeau, président de la CR. Du côté de la FNSEA, Sébastien Berger ne cache pas sa déception, et celle des agriculteurs qui étaient autour de lui. Quelques minutes avant le discours du premier ministre, les agriculteurs disaient ne pas s'attendre à des annonces extraordinaires. Mais ils espéraient visiblement quand même plus.
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La prolongation ou non du mouvement, mais aussi sa forme seront décidées dans la journée de samedi. Notamment parce qu'Arnaud Rousseau doit rencontrer Gabriel Attal dans la matinée.
Les principales annonces de ce vendredi 25 janvier