Chasse : «J’en ai rien à foutre de réguler», s'emporte Willy Schraen (FNC)
«Moi mon métier c’est pas chasseur, j’en ai rien à foutre de réguler», a lancé le président des chasseurs de la FNC Willy Schraen sur le plateau des Grandes gueules (RMC) le 9 novembre.
«Nous, on prend du plaisir dans l’acte de chasse. Tu crois qu’on va devenir les petites mains de la régulation ?», a poursuivi le patron des chasseurs.
Une déclaration qui surprend Florent Leprêtre, responsable de la commission faune sauvage de la FNSEA. «C’est décevant de voir les chasseurs baisser les bras sur la régulation, alors que l’Etat leur confie une délégation de service public», regrette le président de la FNSEA Centre-Val-de-Loire.
Dans l’entourage de Willy Schraen, on plaide pour «un emportement». «Ce qui énerve M. Schraen, c’est qu’on oppose la chasse de régulation à la chasse de loisir», assure-t-on. Et de rappeler qu’il s’exprimait non en tant que président de la FNC mais en tant que chroniqueur.
Mais pour Pierre Rigaux, naturaliste anti-chasse, la saillie pourrait être délibérée. «Une partie des chasseurs à la base s’inquiète de la communication récurrente sur la régulation, qui pourrait remettre en cause les autres types de chasse qui restent majoritaires», analyse-t-il.
Car avec 800 000 sangliers tués en 2020, la régulation demeure un phénomène marginal pour les chasseurs comparés aux trois millions de faisans, ou aux cinq millions de pigeons ramiers prélevés chaque année, selon les données ONCFS de 2013.