Cognac : croissance continue des exportations
En valeur comme en volume, la progression des ventes du spiritueux charentais perdure. Les États-Unis demeurent le premier client.
Le BNIC a fait ses comptes : « De 2018 à 2019, les expéditions de cognac poursuivent leur croissance en atteignant une nouvelle fois leur plus haut niveau en volume et en valeur, avec 211,1 millions de bouteilles expédiées pour 3,4 milliards d’euros au départ de Cognac. » Cela représente 590 948 hl AP.
Le chiffre est connu : le cognac est « exporté à près de 98 % ». Ce qui l’est moins, c’est la progression sur une campagne : + 2,5 % en volume et près de 6,9 % en valeur. « Au total, ce sont ainsi 211,1 millions de bouteilles qui ont été expédiées cette année, pour un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros au départ de Cognac. » Cela veut dire que le cognac participe pour un quart à la balance des vins et spiritueux français.
Le top 10 toujours identique
Où vend-on ? Toujours dans les mêmes zones, depuis quelques années. « Les ventes sont tirée par la zone NAFTA et Extrême-Orient : avec 97,7 millions de bouteilles expédiées sur la campagne (+ 8,8 % en volume, 273 630 hl AP. et + 17,6 % en valeur), la zone NAFTA (accord remplaçant l’ALENA) continue sa progression (46 % des expéditions). » Dans ce hit-parade, les États-Unis assurent la première place : 94,3 millions de bouteilles expédiées sur la campagne 2018/2019. « Ce goût des Américains pour l’eau-de-vie charentaise s’explique notamment par la présence historique du cognac sur ce marché, les investissements constants des maisons, et la présence marquée de la consommation en cocktail aux États-Unis. »
Sur la même période, les expéditions vers l’Extrême-Orient (Chine, Singapour, Hong Kong, Corée du Sud, Malaisie, Taïwan, Thaïlande), 60 millions de bouteilles, 168 032 hl AP, (28 % des expéditions) se stabilisent (- 1,5 % en volume et + 1,8 % en valeur). « Les professionnels de la filière Cognac restent confiants sur le potentiel important de développement de cette zone, tirée par le marché chinois et l’appétence d’une population appréciant l’excellence du savoir-faire français et l’image d’un produit haut de gamme. »
Repli en Europe
Plus contrastées, les expéditions en Europe sont en repli avec - 4,6 % en volume (110 276 hl AP.) et - 6,4 % en valeur, soit un total de plus de 39,4 millions de bouteilles. « Toutefois, le dynamisme de l’Europe de l’Est (+ 4,2 % en volume et + 3,5 % en valeur) compense le fléchissement observé sur la globalité du marché européen. » Le marché français demeure le cinquième marché du cognac, et est en croissance : + 9,3 % en volume et - 23,8 % en valeur. Viennent ensuite l’Allemagne. Le Royaume-Uni, dont on attend avec inquiétude l’issue de la négociation du Brexit, est en quatrième position et surtout le premier marché européen (- 6,7 % en volume et - 4,1 % en valeur.)
Le BNIC comptabilise aussi les autres parties du monde. « La progression des expéditions sur des zones à fort potentiel (Afrique du Sud, Nigéria, Caraïbes se poursuit une nouvelle fois sur la campagne tant en volume (+ 12,3 %) qu’en valeur (+ 13,2 %). La part de ces nouveaux marchés a été multipliée par trois sur les dix dernières campagnes. Additionnées, ces nouvelles zones d’opportunité représentent 3,3 % des volumes globaux expédiés, soit 7,0 millions de bouteilles. »
De l’autre côté de la chaîne, les chiffres de distillation donnent une forte progression pour les bouilleurs de profession (+ 43,7 %) et tout aussi importante pour les bouilleurs de crus (+ 57,4 %). Cela porte les quantités à 978 624 hl AP. distillés sur la campagne 2018-2019. Les plus fortes quantités sont en Fins Bois (417 814 hl AP) puis en Petite Champagne (214 098 hl AP) et en Grande Champagne (183 099 hl AP) Pour la Charente-Maritime, on distille peu en Borderies (36 573 hl AP), en Bons Bois un peu plus ( 114 758 hl AP) et très peu en Bois ordinaires (11 722 hl AP)
Avec ces résultats « positifs », le BNIC prépare l’expansion du vignoble, avec 10 000 ha de plantations supplémentaires. « Une fois ces nouvelles vignes plantées, le potentiel du vignoble sera de 86 000 hectares contre 76 000 hectares aujourd’hui. Ce développement vient en complément des actions de renouvellement du vignoble déjà entreprises sur le bassin de production Charentes-Cognac. »