Viticulture
Cognac : la Chine à un chouïa de la taxation définitive
Le ministère du Commerce chinois n'a pas tardé à réagir au vote européen en faveur de la taxation des véhicules électriques, via une annonce visant directement les importations de spiritueux sur son territoire.
Le ministère du Commerce chinois n'a pas tardé à réagir au vote européen en faveur de la taxation des véhicules électriques, via une annonce visant directement les importations de spiritueux sur son territoire.

Malgré l'absence de majorité, les États membres ont validé, le 4 octobre, la proposition de la Commission européenne d’imposer des droits compensateurs définitifs sur les importations de véhicules électriques à batterie en provenance de Chine. Le règlement d’exécution doit à présent être publié au journal officiel de l'UE le 30 octobre et entrer en vigueur le lendemain. En parallèle, Bruxelles précise continuer à travailler avec ses homologues chinois afin de trouver "une solution alternative qui serait pleinement compatible avec les règles de l'OMC".
Au contraire de l'Allemagne et quelques autres pays, la France a voté pour ces droits compensateurs. Une position dénoncée dès la veille du scrutin par le président de l'UGVC, Anthony Brun, dans un courrier aux adhérents du syndicat viticole.
"La France a décidé que nous pouvions être sacrifiés", estime-il.
"La France assume clairement le fait de n’avoir même pas cherché à repousser les échéances pour laisser place à la négociation. La France ne cherche pas à défendre la seule filière franco-française prise en otage inutilement sur un dossier qui concerne toute l’Europe. Aujourd’hui, nous pouvons le dire, nous n’avons aucun soutien de la part de nos autorités. Cette posture à notre égard n’a jamais été vue à ce stade. Nous sommes très déçus et en colère."
Réaction des autorités chinoises
En représailles au vote européen, "les autorités chinoises viennent d’annoncer l’imposition à partir du 11 octobre prochain de droits additionnels à l’importation, pour toutes les boissons spiritueuses à base de vin originaires de l’Union Européenne, autrement dit principalement le cognac, l’armagnac et les brandies", annonce le BNIC dans un communiqué publié le 8 octobre. "Elles exigent, de la part des importateurs, la mise en place de cautions correspondant au niveau des droits annoncés le 29 août dernier, soit une moyenne de 35 %."
Pour l'interprofession, "il est évident qu’il s’agit d’une réponse directe et immédiate des autorités chinoises aux décisions prises par l’Europe, le 4 octobre dernier, en faveur de la taxation des voitures électriques chinoises. Cette nouvelle étape confirme la menace d’imposition de taxes définitives sur nos spiritueux, et cela dès que l’Union européenne aura officialisé ses surtaxes sur les véhicules électriques chinois, potentiellement fin octobre. Cette annonce intervient alors que les autorités chinoises avaient annoncé ne pas avoir l’intention de percevoir de droits provisoires avant la fin de l’enquête, ce qui témoigne d’un durcissement de leur position."
Malgré l'échec des discussions ayant eu lieu ces dernières semaines, le BNIC indique continuer à en appeler au gouvernement pour mettre fin à cette escalade des taxes entre les deux pays "avant qu'il ne soit trop tard".