Comment implanter sa prairie dans un contexte de sécheresse
Avec une sécheresse qui n’en finit pas, la fin d’été 2018 met à rude épreuve la patience des éleveurs et compromet sérieusement le semis des prairies. Plusieurs solutions sont envisageables, sachant qu’il n’existe pas de remède miracle au déficit hydrique.
La première piste, de plus en plus utilisée aujourd’hui, consiste à implanter les prairies plus tardivement, simultanément avec un méteil. La jeune prairie (en général multi-espèces et d’implantation relativement lente), poussera, protégée sous le mélange céréalier. On pourra ainsi se permettre un semis autour de la mi-octobre, ce qui donne un peu de temps à la pluie pour arriver ! Pour l’exemple, on peut implanter une prairie à flore variée à 25 kg/ha, en simultané avec un mélange de céréales couvrantes (type triticale ou avoine) et de protéagineux (type pois fourrager) (respectivement 120 kg/ha de céréales, et 35 kg/ha de pois).
Semer au printemps, c’est bénéficier naturellement de la physiologie de la plante, dont l’implantation est facilitée en période de jours croissants (c’est le cas particulièrement pour les légumineuses). À plus long terme, la prairie semée au printemps sera mieux implantée lors de l’arrivée des premiers gels que dans le cas d’un semis automnal ; elle sera donc moins vulnérable.
Pour les doses de semis, on prendra soin de ne pas dépasser les 25 kg/ha, même pour les mélanges. Dans le cas d’associations ou de multi-espèces, il faut tenir compte des poids de mille grains respectifs des fourragères. Par exemple, à poids identique, on sème 5 fois plus de fléoles que de fétuque élevée. Pour aider dans ses choix, le Gnis met à disposition des outils http://le-calculateur.herbe-actifs.org/ et https://www.gnis.fr/publication/la-reglette-fourrageres/