Attaque de loup
Confinement ou pâturage, concertation ou carnage ?
"À l’heure où les défenseurs du bien-être animal et les écologistes demandent l’interdiction de l’élevage en intérieur, la présence temporaire de trois louveteaux égarés prétendus inoffensifs oblige notre préfet à inviter les éleveurs à rentrer les troupeaux le soir, alors même que l’arrière-saison est favorable au pâturage.
La semaine dernière, c’était Madame le Maire de La Crèche qui s’opposait aux battues de régulation des renards et militait pour le retrait de cette espèce de la liste des nuisibles sous prétexte qu’elle mange les campagnols dans les plaines céréalières.
Monsieur le préfet, avez-vous une petite idée de ce que représente cette mascarade en temps passé et en désorganisation des élevages, Madame le Maire, savez-vous qu’en Gâtine, à chaque mise bas au champ, des petits sont prélevés par les renards.
Votre ignorance des pratiques agricoles est consternante. Si je résume, à l’avenir, de novembre à février, on rentrera les troupeaux à cause de l’hiver et d’hypothétiques loups, au printemps, pour les mises bas, on les rentrera à cause des renards, et l’été, de juin à octobre, ils regagneront les bâtiments à cause de la sécheresse et de la mouche wolfarthia qui sévit en extérieur !
Mais au fait, quand vivent-ils dehors nos animaux ?
Bientôt les prédateurs français n’auront plus que des campagnols à se mettre sous la dent et vous pas d’autre choix que d’importer la viande. J’ai honte de tout ce gâchis. Chaque jour, l’élevage français est un peu plus sacrifié. En attendant, j’espère que ces pseudo-éleveurs de carnassiers seront sévèrement poursuivis pour divagation d’animaux. Pour les nôtres, nos solides clôtures vont bientôt devenir leurs pièges mortels, empêchant toute fuite lors de l’attaque de prédateurs.
Une pensée très émue à tous mes collègues éleveurs… la fin est proche."