Blé, irrigation
Corriger un stress hydrique à partir de 2-3 nœuds en sol superficiel
Avec l’absence de pluies depuis début mars, les réserves en eau s’amenuisent.
A l’exception des derniers semis réalisés après le 15 mars, les céréales ont quasiment toutes atteintes le stade début montaison. Les parcelles les plus avancées sont à dernière feuille étalée, les plus tardives sont à épi 1 cm. Les enracinements sont généralement bons pour les semis précoces de fin octobre et fin novembre en sols sains. Les semis de décembre et de janvier sont ceux qui sont les plus superficiels, ayant eu moins de temps pour se développer. De plus, leurs conditions d’implantation ont été parfois difficiles, ce qui n’a pas favorisé le développement des racines en profondeur et en densité.
Un stress modéré en début de cycle, qui n’affecterait que modérément le peuplement épis, peut être par la suite compensé par la céréale si la demande climatique est limitée et les pluies régulières, grâce à une fertilité-épi élevée et un bon niveau de remplissage. Ces irrigations précoces seront surtout valorisées dans les sols les plus superficiels où le stress hydrique entrainera plus rapidement un déficit de peuplement important.
Déclencher pour corriger un stress hydrique à partir de 2-3 noeuds en sol superficiel
Si les besoins en eau du blé augmentent rapidement à partir du début montaison, la sensibilité des céréales d’automne au stress hydrique devient significative qu’à partir du stade 2-3 noeuds. C’est le stade à partir duquel une irrigation peut être valorisée en sol superficiel. Si la ressource en eau est peu limitante et que plusieurs tours d’eau sont envisageables sur la culture, le déclenchement peut donc être envisagé dès cette fin de semaine dans les sols superficiels (groies superficielles à moyennes, aubues et champagnes légères,…) de la région pour les blés tendres, les blés durs ou les orges de printemps semés d’octobre à novembre (cf. graphiques 1 et 2 ci-dessous) d’autant plus que l’épisode de pluie récent du 6 avril a été très faible (< à 10 mm ; 8/10 mm pour secteurs de Angoulême, Cognac, St Germain de Lusignan mais moins de 5 mm ailleurs) et que les prévisions de pluie sont peu favorables.
En sols profonds
Le stock d’eau du sol et la capacité de récupération plus importante des cultures limite la rentabilité des irrigations précoces et il est préférable d’attendre la sortie de la dernière feuille pour envisager une première irrigation.
Cas particulier des apports d’azote non valorisé :
A partir du stade épi 1 cm, bien que le blé entre dans sa phase de grande consommation d’eau, la préoccupation principale consiste à veiller à son alimentation en azote. Celle-ci peut être pénalisée lorsque l’azote de l’engrais ne peut être mis à disposition des racines en raison d’absence de pluie pendant plusieurs semaines après l’apport. C’est le cas d'une grande partie de la région si les apports d’azote ont été effectués après le 10-12 mars. Dans les sols superficiels où la minéralisation est insuffisante pour pallier une mauvaise efficacité de l’apport épi 1 cm, une irrigation peut être envisagée. Elle permettra ainsi de limiter le risque de carence azotée début montaison (perte de talles non récupérable).
Règle de décision : après le stade épi 1 cm, si le cumul de pluies durant les 15 à 20 jours (selon le type de sol) après l'apport d'azote est inférieur à 15 mm, avec une fourniture en azote faible (blé peu poussant) => une irrigation de 20 mm est recommandée pour valoriser l’azote.