De la désindustrialisation aux gilets jaunes...
Ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé d’histoire, Pierre Vermeren est historien et professeur des universités à Paris 1/Panthéon-Sorbonne, était récemment le «grand témoin» des 8e journées d'Automne de la Créativité dans les Territoires qui se tenaient à Poitiers. Dans «La France qui déclasse», il dépeint les maux de notre pays illustrés, selon lui, dans les mouvements des gilets jaunes. Un sentiment de déclassement vécu aussi par nos agriculteurs dans ce qu’on nomme aujourd’hui l’agribashing.
Qu’est ce qui vous amène à porter « votre regard d’historien sur 40 ans de gâchis » comme le signale la couverture de votre dernier livre « La France qui déclasse »?
Trois circonstances m’y ont amené. D’abord parce que j’ai passé ma jeunesse en Lorraine et que j’ai assisté au début de la désindustrialisation de masse. J’ai aussi assisté et beaucoup commenté les révoltes arabes et me suis intéressé plus largement aux phénomènes de troubles sociaux. En novembre 2018, quand surviennent les évènements en France avec les manifestations des gilets jaunes, je connecte tout cela à mon expérience.