Paroles de jeune
Des chevaux de sport pour une vie à 100 à l’heure
Frédéric Letan est installé en individuel depuis fin 2017 à Saint-Paul-du-Vernay (Calvados). Son haras d’Elgie propose de la pension pour chevaux, avec ou sans travail, à l’année ou saisonnier, les poulinages et le suivi gynécologique. L’homme de 35 ans partage ses semaines entre les concours jeunes et vieux chevaux, les écuries, les propriétaires et sa famille.
Frédéric Letan est installé en individuel depuis fin 2017 à Saint-Paul-du-Vernay (Calvados). Son haras d’Elgie propose de la pension pour chevaux, avec ou sans travail, à l’année ou saisonnier, les poulinages et le suivi gynécologique. L’homme de 35 ans partage ses semaines entre les concours jeunes et vieux chevaux, les écuries, les propriétaires et sa famille.
Frédéric Letan, 35 ans, et sa compagne Marion Jehanne, 36 ans, sont fils et fille d’agriculteurs. Lui a validé un bac technologique au lycée Saint-Lô Thère, un BTS à Laval en alternance au haras d’Elle chez Bertrand Pignolet et une licence d’inséminateur. Elle a suivi un DUT service et réseaux de communication à Saint-Lô, a passé un an en Irlande en design graphisme puis une année en alternance webmaster création esthétique.
Frédéric Letan s’est posé, un temps, la question de reprendre la ferme de ses parents. « Il fallait refaire la stabulation des laitières, la mise aux normes. Ça ne m’intéressait pas ». Son truc, c’est les chevaux. « Je suis tombé dedans quand j’étais petit », s’amuse-t-il. Frédéric et Marion se connaissent d’ailleurs grâce à eux : « on montait ensemble quand nous étions gamins ». Une fois la question de reprendre la ferme de ses parents écartée, Frédéric Letan s’installe à son compte comme cavalier professionnel. Il loue des boxes au haras des Flagues à Bayeux, pendant quatre saisons, de 2013 à 2017. « Nous avons dû partir du jour au lendemain car le haras changeait de mode de fonctionnement ». Dans le même temps, Marion est auto-entrepreneuse. « Je travaille avec les ventes Nash. En juillet, je photographie les chevaux sélectionnés et je mets tout à jour pour octobre, le mois des ventes », détaille-t-elle.
Poser ses valises
Un jour, l’occasion de s’installer s’est présentée. « On a vu l’annonce de vente du haras sur le site de la Safer, se souvient Frédéric Letan. Le 29 décembre 2017, on a posé nos valises à Saint-Paul-du-Vernay. Et depuis, c’est du non-stop ». Il propose de la pension d’élevage, le suivi gynécologique des juments, les poulinages.
Le premier semestre de l’année, les boxes des écuries se remplissent de juments suitées et non suitées. Certaines arrivent pour pouliner. Le travail consiste ensuite à les faire remplir, soit surveiller les périodes de chaleur, ne pas rater le créneau de l’ovulation. Si les juments de sport ont le droit d’être inséminées, les pur-sang doivent être amenés en camion à l’étalon. De mars à juillet, « le véto vient tous les deux jours », compte Frédéric Letan. Le premier semestre est aussi la période des concours hippiques. « Je monte une dizaine de chevaux par jour. Les concours pour les jeunes chevaux sont en semaine. Ceux pour les plus vieux sont le week-end. Tout tombe en même temps ». Entre-temps, Lucien, leur troisième enfant, est né. Seul, reconnaît-il, « je n’y arriverai pas. Je travaille avec une salariée. Et je salue l’aide de nos parents ».
Rassurer les propriétaires
Frédéric Letan est arrivé avec ses propriétaires de chevaux de sport. Et il a eu l’opportunité de reprendre la clientèle de son prédécesseur. « 2018 était ma première saison à mon compte. Le courant est bien passé avec les nouveaux propriétaires, mais nous avions besoin d’établir une relation de confiance. Maintenant, on se connaît beaucoup mieux ». Et cela grâce au temps passé à communiquer avec eux. Car, si la journée commence par la tournée des chevaux, elle finit souvent par les coups de téléphone des propriétaires. « Ils habitent à Paris, ont leurs affaires là-bas. Ils sont passionnés par leurs chevaux, mais n’ont pas le profil éleveur. Ça fait aussi partie du boulot ».