Des correspondants loups pour faire remonter les indices
Hasard du calendrier, c’est la semaine dernière, alors que des attaques de loup ont été déclarées probables par la Préfecture, que 34 correspondants loups ont été formés dans la Vienne. Ils savent désormais détecter des indices et agir en cas de suspicions de présence d’un canis lupus.
Hasard du calendrier, c’est la semaine dernière, alors que des attaques de loup ont été déclarées probables par la Préfecture, que 34 correspondants loups ont été formés dans la Vienne. Ils savent désormais détecter des indices et agir en cas de suspicions de présence d’un canis lupus.
Quand on dispose d’une vidéo suffisamment claire, comme c’était le cas à Marçay en novembre 2021, pas de souci pour identifier un loup. Mais dans la plupart des cas, reconnaître des traces de son passage ou une attaque ne s’improvise pas. «Lorsqu’il y a une suspicion d’attaque, il faut prendre les mêmes précautions que sur une scène de crime» explique Yann De Beaulieu, adjoint au directeur de l’OFB régional. Concrètement, il ne faut pas déplacer l’animal attaqué, ne pas s’en approcher (surtout avec un chien), mais aussi recouvrir le cadavre avec une bâche pour éviter qu’il ne soit détérioré, et appeler la ligne dédiée * pour signaler cette découverte. «L’OFB vient et fait une analyse, tout d’abord visuelle» explique le spécialiste. «La méthode de mise à mort est très caractéristique, mais aussi ce qui est consommé». Des observations qui peuvent évidemment être ensuite confirmées par des analyses ADN, mais qui permettent d’écarter de suite les dégâts occasionnés par d’autres animaux.
Les attaques constatées les 10, 16 et 17 mars dans la Vienne (lire notre article) correspondent à ces caractéristiques, et une analyse technique est en cours. Les résultats devraient être connus dans les jours qui viennent. Sans aucun rapport avec ces dernières probables attaques de loup, un travail d’anticipation est mené depuis 2020 par les services de l’Etat. «En décembre, il a été décidé de transformer le groupe de travail restreint en une cellule de veille» explique Gaëlle Dodin du service forêt chasse pêche de la DDT.
Dans le cadre de ce travail, la mise en place de correspondants loup a été décidée. 34 personnes de l’OFB, de la DDT, de la gendarmerie, lieutenants de louveterie, représentants de la chambre d’agriculture, de la fédération des chasseurs, de l’ONF, du GDS, d’associations environnementales, de la filière bois, de la fédération de pêche, de la communauté de communes Vienne et Gartempe, du lycée agricole de Montmorillon, des vétérinaires, et des éleveurs, ont été formés pendant deux jours la semaine dernière, pour apprendre à détecter et collecter des indices de la présence du loup. «Ces correspondants peuvent désormais remplir des fiches d’indices, avec des éléments factuels» détaille Yann De Beaulieu. «La diversité des profils que nous avons choisis est importante pour la pertinence des identifications». Des relais sur le terrain qui devraient désormais être réunis une fois par an, pour réviser et entretenir l’esprit de réseau. À noter que quand un constat de dommage est fait et validé, puis que la prédation par un loup est validée par les services de l’État, c’est la DDT qui contacte l’agriculteur pour engager une indemnisation.
*05 49 03 13 39 ou ddt-loup-signalement@vienne.gouv.fr
C’est clairement dans le Rhône que le loup est le plus présent en France, avec 139 meutes du côté est et une à l’ouest, sur le Mont Lozère. En Nouvelle-Aquitaine, aucune meute n’est pour l’instant recensée, mais sur les 12 départements de la région, 8 ont eu au moins une fois un passage avéré (comme la Vienne). Les Pyrénées Atlantiques et la zone du plateau des Mille Vaches sont en zone de présence permanente (ZPP), puisque le loup y a été confirmé pendant deux hivers successifs. Les seuls départements où le loup n’a pas été clairement identifié sont les Landes, le Lot, les Deux-Sèvres et la Gironde.