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Des volumes plus ou moins à la baisse, selon les circuits de vente

Du producteur qui vend à la ferme à celui qui fournit les GMS, en passant par celui qui fournit des grossistes, les producteurs de fromages de chèvre du Poitou-Charentes ont été très différemment impactés par le covid -19 et les mesures de confinement.

L'impact a été très hétérogène, je dirais qu'en moyenne, on note une baisse comprise entre 30 et 40% des ventes de fromages de chèvre» explique Frantz Jénot. Le directeur  de la fédération régionale caprine s'appuie sur une quête qu'il a réalisée auprès des producteurs de Nouvelle-Aquitaine et de Vendée, de la mi-mars à la fin avril. «Les situations sont très variées selon les circuits de distribution, mais aussi la localisation». Frantz Jénot ajoute notamment que lorsqu'aucun marché n'a fait l'objet d'une dérogation pour se tenir, l'impact est vraiment beaucoup plus important pour les éleveurs du secteur. Dans son enquête, les producteurs du Limousin décrivent ainsi des baisses de vente plus importantes qu'ailleurs. «Et la capacité que ces producteurs ont eue à s'adapter, ou à trouver de nouveaux modes de vente de leurs produits a aussi beaucoup compté». Le fait d'avoir plusieurs circuits de vente a également aidé certains producteurs. À l'image de Benoît Roux. Installé à Sossay, l'un des gérants du Gaec de l'Ane Vert explique que ses ventes pour les écoles ou les restaurateurs, notamment via un grossiste pour les professionnels se sont en effet réduites à 0. «Mais si je compare mon mois de mars à celui de 2019, c'est stable». Un bilan notamment dû à un mauvais mois l'année dernière, mais aussi parce que ses ventes pour les grandes et moyennes surfaces ont augmenté de façon très importante. «Les petites supérettes et supermarchés de taille modeste ont vraiment beaucoup plus travaillé et vendu nos produits. Au 31 avril, j'ai vendu plus de fromages à une supérette que sur l'année 2019 entière...». Une augmentation des ventes de produits locaux qu'il met en parallèle avec les difficultés à trouver certains produits industriels, où la production a diminué, en raison des mesures de distanciation. À Celle l'Evescault, Jean-Frédéric Granger décrit, lui, deux phases différentes. «Durant les deux dernières semaines de mars, mon chiffre d'affaires a baissé de 50%. Sur le mois, la baisse est de 22%, mais elle est compensée par les arrêts de mes deux salariés. Ensuite, les ventes sur les marchés ont repris, et les commandes pour les supérettes ont beaucoup augmenté». Pour le mois d'avril, son chiffre d'affaires est au final semblable à celui de 2019. «Pourtant, je n'ai eu aucune commande par Agrilocal ou les restaurateurs». À noter que l'éleveur est actuellement en conversion bio... et attend le passage final de l'organisme certificateur pour obtenir le label. Une visite qui n'a pas pu se faire durant le confinement, mais qui ne devrait plus tarder. À être plus visible dans les supérettes et les marchés locaux, les producteurs peuvent espérer avoir réalisé une communication efficace. «C'est plutôt encourageant pour les habitudes des clients» assure Benoît Roux. «Puisque ces petits commerces ont joué le jeu et n'ont pas gonflé les prix, on peut espérer en garder» ajoute Jean-Frédéric Granger. Une situation qui a également fait réfléchir l'éleveur. «Je fais du porte à porte depuis 30 ans, et là, je me suis rendu compte que ce n'était pas rentable, et surtout que la demande peut être importante dans ces supérettes ou magasins bio. Je vais certainement me recentrer un peu plus sur eux.»

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