Du farci poitevin tous les jours dans les cantines
C’est une mesure d’Egalim 2 passée inaperçue, et qui entre pourtant en vigueur ce vendredi. Désormais, dans toutes les cantines scolaires, un produit local désigné par chaque conseil départemental est obligatoire à chaque repas. Dans la Vienne, c’est le farci poitevin qui a été choisi.
C’est une mesure d’Egalim 2 passée inaperçue, et qui entre pourtant en vigueur ce vendredi. Désormais, dans toutes les cantines scolaires, un produit local désigné par chaque conseil départemental est obligatoire à chaque repas. Dans la Vienne, c’est le farci poitevin qui a été choisi.
Glace à la fraise et biscuits croustillants de farci poitevin ; frites et mayonnaise au farci ; profiteroles en croûte de farci poitevin, burgers végétariens au farci poitevin, soupe au lard et chantilly au farci poitevin… autant de recettes pour le moins originales, qui seront servies après les vacances de printemps à la cantine du collège Joséphine Baker, à Vouneuil-sous-Biard.
« On a mis du temps à choisir quel produit on allait servir à chaque repas dans nos cantines » explique Benoit Prinçay. Le conseiller départemental, qui suit notamment la restauration dans les collèges ajoute qu’entre les goûts des élèves, la disponibilité des produits de base, mais aussi la facilité de travail des produits, c’est finalement le farci poitevin qui a convaincu les élus, mais aussi les cuisiniers comme produit qui sera désormais servi tous les jours aux collégiens. « Ils ont pris ça comme un challenge. Le farci poitevin est évidemment bien moins apprécié que le broyé du Poitou chez les adolescents, mais justement, c’est plus motivant de réussir à leur en faire manger tous les jours ! ».
Un choix applaudi par Alain Pichon, le président du Conseil départemental, récemment converti au farci poitevin. « J’ai longtemps été assez peu fan de ce plat, que je trouvais sans intérêt, mais depuis que j’ai eu le covid, je le redécouvre, et j’en mange sous différentes formes, y compris en dessert».
Un repas végétarien
Fabrice Dupoisson, chef de la cuisine du collège de Vouneuil-sous-Biard, entend d’ailleurs ne pas servir uniquement le farci poitevin en entrée, et a déjà imaginé des recettes originales. « Je teste ça en famille tous les week-end depuis le mois de janvier. Ma famille commence un peu à saturer, car il y a évidemment eu des ratés. La choucroute au farci, par exemple, ce n’était pas une grande réussite».
Le farci poitevin est évidemment bien moins apprécié que le broyé du Poitou chez les adolescents, mais justement, c’est plus motivant de réussir à leur en faire manger tous les jours ! ».
Le chef ajoute que le fait de manger régulièrement du farci poitevin semble avoir eu un impact positif sur la santé de ses proches. « C’est peut-être une coïncidence, mais je dirais que depuis le début de l’année, on pète le feu !». À noter que c’est parce que le farci peut être réalisé sans viande (avec uniquement les légumes verts, de la crème et des œufs) que ce choix s’est aussi fait, afin d’entrer dans les clous pour la part de plats végétariens obligatoire dans les cantines scolaires.
Et pour éviter aux cuisiniers des cantines de devoir préparer leur propre farci, le conseil département a décidé de mettre en place une cuisine centrale spéciale farci poitevin qui livrera chaque cantine une fois par semaine, et qui devrait également dans quelques mois commercialiser sa production auprès des particuliers sous le nom du « Farci du Poitou ». L’atelier sera accolé à l’institut Robuchon de Grand Pont, destiné à former des cuisiniers pour la RHD. 15 ha de choux vont de plus être plantés à proximité du Futuroscope, ainsi que dans les espaces floraux du parc. À noter qu’en Charente, c’est le cognac qui a été choisi. On a les produits locaux qu’on mérite.