Egalim: le président de la République ouvre la question de la «compatibilité» avec la loi LME
En déplacement le 23 février dans une exploitation agricole à Étaules (Côte-d'Or), Emmanuel Macron s'est dit «tout à fait ouvert» à étudier la «compatibilité entre certaines dispositions de la loi dite LME (Loi de modernisation de l'économie de 2008, NDLR) et la loi Egalim». Promulguée en 2008, la loi LME a assoupli la négociation des prix et services entre les centrales d'achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs.
«On doit passer une étape supplémentaire. (…) Le ministre [de l'Agriculture] aura à proposer cela», a déclaré le chef de l'Etat lors d'une table ronde réunissant des acteurs des filières alimentaires, à une semaine de la fin des négociations commerciales annuelles. Selon Michel Biéro, directeur exécutif achats de Lidl France, «la loi Egalim, où l'on part des prix à la production, ne peut pas coexister avec la LME ».
Il faudra peut-être aménager la LME pour rendre les indicateurs de coût de production incontournables», ajoute l'ancien patron de Système U Serge Papin.
L'ex-distributeur, missionné par le ministre de l'Agriculture pour renforcer la mise en œuvre de la loi Egalim, a rappelé les trois pistes qu'il proposera dans son rapport d'ici fin avril: faire figurer les indicateurs de coût de production dans les contrats commerciaux, accroître la transparence avec un tiers de confiance, et développer la contractualisation pluriannuelle et tripartite. «Ce qu'a dit Serge Papin, on va le faire», a répondu Emmanuel Macron, indiquant que le ministre de l'Agriculture a «commencé à travailler dessus avec Bercy».