Elevage ciblé par L214: les sanctions se durcissent alors que l'enquête progresse
«Par contrôles complémentaires à ma demande, ce n’est pas un mais trois sites du même exploitant qui sont fermés à Lichos et dans les Landes», a annoncé le ministre de l'agriculture Julien Denormandie sur Twitter le 21 août. La veille, L214 avait diffusé une vidéo dans laquelle elle dénonçait une situation « totalement hors de contrôle » dans un des bâtiments de cet exploitant, situé à Lichos (64) et abritant des canards reproducteurs pour le foie gras . Le 20 août, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a annoncé « l'interdiction totale et immédiate d'exploiter (…) jusqu'à sa remise aux normes » pour ce bâtiment, avant de « suspendre toute activité sur ce site » le lendemain.
Après avoir poursuivi les investigations, les enquêteurs ont en effet « constaté d'autres non-conformités au plan sanitaire et en matière de protection animale ». De son côté, la préfecture des Landes a mené des « contrôles complémentaires sur des sites identifiés appartenant au même exploitant ». Dans un communiqué du 21 août, elle indique avoir découvert et fait fermé un « site non déclaré » et un « site déclaré sans activité mais dont l'état d'abandon fait peser des risques sanitaires et pour l'environnement ». Enfin, d'après la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, « une action pénale [contre l'exploitant] est également ouverte pour des délits envers les animaux ».
« La vidéo est fausse, mensongère et malhonnête », avait affirmé à l'AFP Aurore Vidal, copropriétaire de l'élevage de canards reproducteurs mis en cause par cette vidéo. Dans cette enquête, l'association dénonçait une situation « totalement hors de contrôle »: animaux morts en état de putréfaction, parfois même à l’état de squelettes, sol recouvert d’une couche de 15 cm d’excréments, lisier qui s'écoule dans une rivière... « Sur la partie extérieure, le lisier qui se déverse, c'est la vérité, reconnaît l'éleveuse, mais tout ce qui est cadavres, asticots et tout le reste, c'est faux. Aurore Vidal a indiqué à l'AFP qu'elle compte porter plainte pour « diffamation et entrée par effraction » contre L214.
De son côté, réagissant dans un communiqué le 20 août, le Cifog « condamne fermement les conditions décrites par cette vidéo ». L'interprofession du foie gras pourrait se porter partie civile dans le cadre d’une éventuelle procédure judiciaire engagée par l’Etat. Une possibilité qu'évoque aussi l'IGP canard à foie gras du Sud-Ouest (dont faisait partie l'élevage incriminé), dans son propre communiqué du même jour.