Élu rural, relais de l'égalité
Vingt-cinq élus du département, impliqués dans le dispositif Élu rural relais de l'égalité (Erre) participaient dernièrement à une formation pour mieux accompagner les victimes de violences intrafamiliales dans leurs communes.
Vingt-cinq élus du département, impliqués dans le dispositif Élu rural relais de l'égalité (Erre) participaient dernièrement à une formation pour mieux accompagner les victimes de violences intrafamiliales dans leurs communes.
Des élus ruraux de la Vienne se sont retrouvés récemment à l'école des avocats de Poitiers devant des gendarmes de la Vienne, des représentants du centre d'information sur les droits des femmes et des familles, et des services du procureur de la République. Pour la première fois, l'association des Maires ruraux du département, organisait une formation pour mieux repérer les victimes de violences intrafamiliales en milieu rural. Les participants à cette demi-journée sont des Élus ruraux relais de l'égalité (Erre). Ce réseau est né d'un appel à manifestation d'intérêt national pour porter des actions d'égalités femmes-hommes, comme la lutte contre les violences conjugales. "Actuellement, on a une trentaine d'élus relais dans la Vienne. C'est un début", explique Cyril Cibert, président des Maires ruraux de la Vienne, maire de Chenevelles. "Ces référents sont identifiés pour accueillir et aider les victimes". La formation a permis de redéfinir dans quelle situation on parle de violences conjugales, d'apprendre aux élus les bons réflexes face à des témoignages de victimes, vers quelles institutions les orienter, de mieux connaître les procédures judiciaires en vigueur... "L'élu relais est là pour écouter et pour donner des conseils", confie Cyril Cibert. "En ruralité, il y a autant de violences qu'ailleurs. Cette formation est intéressante car les élus des petites communes n'ont pas forcément toutes les informations nécessaires face à ces situations."
Mi-novembre, l'actualité de l'association des Maires ruraux de la Vienne, c'était aussi leur assemblée générale à Saint-Georges-lès-Baillargeaux. Cyril Cibert s'y est félicité du démarrage du programme Villages d'avenir de l'Agence nationale de la cohésion des territoires, une des illustrations du récent plan France Ruralités. Selon le président, "c'est une belle reconnaissance. C'est peut-être la première fois que la ruralité est à ce point prise en compte par l'État", qui permet de faciliter la mise en place de projets dans les communes.
Pendant cette journée, la question du statut de l'élu a aussi été largement débattue. Cyril Cibert a rappelé que les maires ruraux de France viennent de faire plusieurs propositions pour protéger cette fonction. Ils proposent par exemple de faire en sorte de garantir une indemnité de fonction suffisante à l'élu. Au chapitre de la sécurité, l'association demande que soit "renforcé l'arsenal législatif et les moyens effectifs alloués à la justice, pour sanctionner systématiquement et rapidement toutes insultes, menaces, harcèlement (y compris en ligne) ou agressions contre un élu municipal ou sa famille". Sujet d'actualité s'il en est ! Les maires ruraux veulent aussi que soit créé un titre spécial sur le statut de l'élu dans le Code du Travail et dans le Code Général des collectivités territoriales.
Les participants ont aussi rappelé l'urgence de remplacer rapidement les secrétaires de mairie dont bon nombre vont partir à la retraite dans les toutes prochaines années. Cyril Cibert se réjouit de voir que des formations adaptées à leurs fonctions ont démarré dans la Vienne depuis septembre.