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Eau
En l’absence d’irrigation, les débits d’eau s’effondrent

« Irrigation ou non, l’eau part vite », souligne Philippe Charles, président de l’AIDS. Face à ce constat et à une gestion de l’eau particulièrement complexe, il préconise d’apprendre à gérer les quantités d’eau sur plusieurs années.

Philippe Charles, président de l’Association des irrigants des Deux-Sèvres.
Philippe Charles, président de l’Association des irrigants des Deux-Sèvres.
© DR
«L’irrigation n’est qu’un facteur parmi d’autres pouvant expliquer les débits moindres au moulin de la Chatres. » Fin août, Philippe Charles persiste et signe. Les constats de l’été donnent, selon l’élu professionnel, du crédit à cette affirmation, prononcée lors de la cellule de suivi des étiages, mercredi 18 juillet. « Avant le 14 juillet, et alors qu’aucun enrouleur n’était branché, la perte moyenne de débit était à 200 litres/seconde. Huit jours après un orage, alors que les débits étaient stabilisés, nous avons connu, sur une journée, une perte moyenne à 400 litres/seconde », précise le président de l’Association des irrigants des Deux-Sèvres.
« Irrigation ou non, l’eau part vite », affirme-t-il, appelant un travail d’observation. Identifier les raisons de cette fuite incontrôlable, même en l’absence d’irrigation, lui semble être une nécessité. Remembrement, redressement de rivières, assèchements des zones humides, urbanisation galopante, mauvaise gestion des ouvrages contribuent vraisemblablement, selon lui, à cette situation délicate. « Retenir l’eau, c’est l’avenir. Les réserves de substitution ne sont pas à elles seules la solution. Il faut aussi trouver des moyens pour compenser, sur certaines zones, ces actes aujourd’hui pénalisants ».
Comprendre les mécanismes pour agir, c’est ce qui a été fait en 2005 et « doit être fait en 2007 », encourage Philippe Charles. La gestion volumétrique est le symbole de la remise en question des irrigants au profit de l’économie d’eau. Tout le monde doit accepter de faire un pas en avant, encourage-t-il. « Selon les experts, le réchauffement climatique nous promet des périodes de longue sécheresse, d’autres de précipitations excessives. Nous devons apprendre à gérer les quantités d’eau sur plusieurs années.

Nathalie Bleuse, déléguée départementale de Météo France, revient sur le temps de l’été 2007

Avril : un mois sec et particulièrement ensoleillé
« Le mois a été exceptionnellement chaud », note l’observatrice. Depuis 1959, début des relevés météorologiques, jamais un mois d’avril n’a été aussi chaud. La seconde décade a présenté des températures excédentaires de 6 °C par rapport à la normale. Les précipitations ont, quant à elles, été largement déficitaires. Météo France évalue le manque à 50 % sur l’ensemble du département.

Mai : pluvieux, peu ensoleillé mais relativement doux
Et oui, le mois de mai a présenté un léger excédent de températures avec des maxi à 19,9 °C, soit 0,2 °C au-dessus de la moyenne, et des mini à 11 °C, soit 2,2 °C au-dessus de la moyenne.
Les précipitations sur ce mois ont été excédentaires. Liées à une activité orageuse, elles n’ont pas été homogènes sur l’ensemble du département. 70 % d’excédent sur le bocage, 120 % sur le marais, légèrement au-dessus de la moyenne dans le nord est.

Juin : gris et pluvieux mais pas froid
Avec des maxi de 23,3 °C, soit – 0,3 °C en-dessous de la moyenne et des mini à 12,8 °C soit 1 °C au-dessus de la moyenne, le mois de juin, contrairement au souvenir qu’il nous laisse, n’a pas été froid. La pluie quant à elle est tombée en abondance. De ce point de vue le mois est exceptionnel.

Juillet : frais et pluvieux
Des maxi à 23,1 °C quand la moyenne interannuelle est à 26 °C. Des mini à 13,3 °C pour une moyenne interannuelle de 14 °C. C’est sans appel. Le mois de juillet a été froid… et les précipitations largement excédentaires. Nathalie Bleuse parle de 2 fois la moyenne. On parle de 100 mm sur l’ensemble du département, exception faite de Thouars ou au minimum on enregistre 40 à 50 mm. « Juillet 2007 se place au troisième rang des mois de juillet les plus humides », conclut Nathalie Bleuse.

Août : un mois arrosé mais sans excès, aux températures faiblardes
Semaine 34, du 20 au 24 août, les précipitations enregistrées portaient le cumul de pluviométrie au taux de 75 % de la moyenne pluriannuelle. Une seule exception, le secteur nord-est, celui de Thouars. Depuis le 20 août, la moyenne pluriannuelle est dépassée.
Les températures sont faiblardes. Sans excès lors de la première décade (maxi à 25,7 °C contre 26,5 °C de moyenne pluriannuelle), le déficit est réel lors de la seconde décade avec - 4 °C (22,8 °C de moyenne contre 26,6 °C habituellement).

Entre le 1er mai et le 15 août
Il est tombé (source chambre d’agriculture) : 322 mm à Niort, 284 mm à Melle, 288 mm à Bressuire, 294 mm à Scillé et 192 mm à Thouars.Cette pluviométrie est à mettre en rapport avec les précipitations annuelles moyennes qui sont, sur Niort, d’environ 800 mm par an.

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