Etats généraux de l'alimentation : une nouvelle vision à construire en commun
Les États généraux de l’alimentation ont fait escale à Jarnac le 16 novembre avec deux ateliers sur les circuits courts et la transition écologique. L’occasion de constater que les agriculteurs demandent plus de visibilité et de soutien pour changer de modèle.
«Une alimentation saine, sûre et durable », « une répartition équitable », « des prix justes »… Autant d’objectifs louables édictés par les États généraux de l’alimentation qui font parfois un peu tourner la tête. Surtout, ceux des agriculteurs qui se situent à la base de la chaîne alimentaire et qui doivent consentir l’essentiel de l’effort d’adaptation.
Le préfet, Pierre N’Gahane, et la député Sandra Marsault ont invité les acteurs du monde agricole de Charente et des acteurs économiques à venir échanger et débattre à l’auditorium de Jarnac dans le cadre des États généraux de l’alimentation.
La journée a permis de constater que les agriculteurs sont toujours aussi passionnés, volontaires et créatifs. C’est le sentiment principal qui ressort de cette journée. L’engouement des consommateurs pour les produits locaux ne se dément pas, bien au contraire, selon l’étude présentée le matin par Laurence Rouher de l’Afipar.
En Charente, le travail réalisé par la commune de La Couronne depuis 2008 pour intégrer aujourd’hui près de 60 % de produits locaux dans les cantines scolaires (dont 30 % en bio) a montré l’exemple. Angoulême et le Grand Angoulême continuent dans cette voie. Malheureusement, la production a trop souvent du mal à suivre la cadence imposée par la restauration hors domicile.
Il existe un vrai travail collectif à réaliser pour alimenter cette filière, notamment en fruits et légumes ou en viande. « Il faut travailler en réseau pour améliorer les résultats », affirme Jacky Bonnet, élu à La Couronne. Jacques Chabot, vice-président du conseil départemental a parlé de la plateforme Agrilocal qui « donne la possibilité simple et gratuite aux producteurs d’aller sur les marchés publics. »
Agnès Ballu, de la chambre d’agriculture, a présenté le business mis en place entre des éleveurs bovins viandes et Coop Atlantique pour fournir la grande distribution en viande bovine locale de qualité avec une plus-value intéressante pour les éleveurs de l’ordre de + 0,50 €/kg ou + 0,80 €/kg par rapport aux cours du marché.
Parmi les nombreux témoignages, on peut parler d’Albert Selin, du Gaec de la Grande Dennerie, à Blanzaguet, qui, suite à la crise du lait en 2009 a décidé avec ses associés de se lancer dans la vente directe. Aujourd’hui, il transforme 400 000 litres de lait (40 % du litrage produit) et emploie 8 salariés.
Difficultés et contradictions
Les agriculteurs donnent aussi parfois l’impression d’être un peu désorientés ou écrasés par la pression exercée sur leurs épaules pour...
...Retrouvez notre article complet en page 4 de l'édition du 23 novembre.