Être salarié pour élargir ses horizons

Qu'ils soient en Bac Pro CGEA à la MFR de Chauvigny ou au lycée agricole de Venours ou Montmorillon, une soixantaine de jeunes se sont retrouvés mardi dernier à la salle de la Poterie de Chauvigny pour le Challenges des Écoles, organisé par les Jeunes Agriculteurs de la Vienne. Durant la matinée, ils ont restitué le travail qu'ils ont mené dans différentes exploitations, pour proposer des pistes d'amélioration en s'appuyant sur l'expertise de partenaires techniques.
Dans l'après-midi, une table ronde sur l'intérêt du salariat avant une installation leur était proposée, avec des agriculteurs et des représentants d'OPA. "J'ai fait mon alternance à la Banque Populaire, et j'ai ensuite travaillé à Cerfrance" explique Pierre-Elie Simonet, qui s'est installé après ces expériences. Céréalier à Thurageau, il assure que ces emplois lui ont "permis de voir des systèmes très différents. On voit ce qui va et ce qui ne fonctionne pas".
Une ouverture d'esprit que décrit également Stéphane Lidon, agriculteur à Chauvigny, qui a travaillé pour le service de remplacement et dans plusieurs exploitations du département.
De son côté, Grégory Plantet, sous directeur de la chambre d'agriculture, constate que les jeunes sont de plus en plus nombreux au sein de la cellule Réagir. "Entre le projet et la réalité, il y a souvent un gap. Face aux aléas climatiques, à la pression sanitaire ou au contexte économique, les jeunes ne sont pas forcément préparés. Quand ils sortent d'un bac ou d'un BTS, les jeunes ont les compétences techniques, mais être agriculteur, ce n'est pas seulement ça. Il faut d'autres compétences, et pouvoir prendre du recul. Il faut se mettre dans la peau d'un gestionnaire".
Et d'insister sur les postes proposés régulièrement par la chambre consulaire, qui peuvent permettre de finaliser son projet en emmagasinant de nouvelles compétences.
Élodie Sarazin, chargée de mission à l'Anefa, et Roxane Boisson, directrice du service de remplacement, ont elles aussi confirmé que le salariat "permet d'aller voir ce qui se fait ailleurs, et de découvrir de nouvelles méthodes et techniques".
Et surtout, que les offres d'emploi ne manquaient pas.