Faire découvrir le chevreau au public
Lorine Manceau réfléchit à la création d’un atelier de transformation pour proposer le chevreau en vente directe.
Lorine Manceau réfléchit à la création d’un atelier de transformation pour proposer le chevreau en vente directe.
C’est un paradoxe que la filière traîne depuis plusieurs années : alors que la conjoncture est favorable, avec un prix du lait stable et un surstock de chevreaux qui est écoulé, « les exploitations ont du mal à trouver des repreneurs », reconnaît Odile Dupont, la présidente des Chevriers des Deux-Sèvres, dont l’assemblée générale se tenait vendredi 18 juin à Parthenay. Avec ce manque de renouvellement, la production de lait de chèvre en Deux-Sèvres s’infléchit légèrement. Alors, les professionnels battent la campagne pour trouver des pistes de développement et créer de la valeur ajoutée qui revient dans les territoires, insiste Gérard Chabauty, secrétaire général adjoint de la Fnec.
Le projet de Lorine Manceau reflète cette volonté. Éleveuse depuis deux ans au Gaec La Buchellerie, à Moncoutant-sur-Sèvre, elle envisage de créer un atelier de découpe et de transformation sur l’exploitation qui abrite 700 Alpines et 50 Rouges des prés d’ici deux à trois ans et faire les marchés avec un camion ambulant. Le chevreau y serait proposé dans un premier temps sous forme de plats cuisinés avec des recettes qu’elle élabore depuis quelque temps (elle a un BTS de transformation de viande) puis, une fois le public séduit, en cru, mais en petits morceaux « car le client ne sait pas où couper, où trouver les bons morceaux ». Une diversification qui vise à redonner goût à cette viande un peu délaissée.