FNSEA et JA à la rencontre des parlementaires
Mercredi, Nicolas Turquois et Bruno Belin, député et sénateur de la Vienne, et des maires ont rencontré les représentants de la FNSEA et des JA. Les deux syndicats souhaitaient leur présenter leurs problématiques, ainsi que la proposition de loi faite au national.
À l'origine, ce rendez-vous avait été fixé pour permettre aux élus de rencontrer Aurélie Fleury, récemment élue présidente de la FNSEA de la Vienne. Mais la rencontre qui s'est déroulée mercredi a surtout permis aux agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs de redire les difficultés qui s'amoncellent. "La situation est plus que compliquée pour certaines exploitations" lance Laurent Lambert, en évoquant la réunion du Caf élargi de la semaine dernière. "Vu les problématiques actuelles, nous avons besoin d'échanges sur le terrain avec les élus" expliquait Aurélie Fleury en attendant Nicolas Turquois et Bruno Belin, sur son exploitation, à Thurageau. Autour d'elle, Benjamin Aucher, coprésident des JA 86, mais aussi d'autres agriculteurs des syndicats et des maires, agriculteurs ou retraités agricoles, des alentours. TFNB, déclenchement de l'ISN, mais aussi entretien des abords des champs par les collectivités ont notamment été abordés (lire ci-dessous), avant de présenter le texte "entreprendre en agriculture", qui a été dévoilé la semaine dernière par la FNSEA, au national. "Plus qu'une réaction aux évènements du début de l'année, c'est aussi l'avenir de l'agriculture qui est en jeu dans ce texte. Face à la paralysie gouvernementale, nous avons travaillé pour construire ce texte" explique Aurélie Fleury. Une façon de demander aux parlementaires de se saisir de ce texte pour le porter à l'assemblée nationale et au Sénat... dès que leurs travaux pourront reprendre, c'est-à-dire lorsqu'un nouveau gouvernement sera nommé. "C'est une véritable montagne qui attend le prochain ministre de l'Agriculture" estime Nicolas Turquois, député de la 4e circonscription, qui s'est félicité de cette rencontre. "Il faut des gens de terrain pour identifier et comprendre les problèmes que vous rencontrez." Les deux parlementaires, mais aussi les élus présents ont tous symboliquement signé le texte. "J'apporte un soutien total à l'agriculture" a répondu Bruno Belin, sénateur de la Vienne, qui voit 3 sujets dans les difficultés actuelles de l'agriculture : le dictat administratif, la transmission et les relations avec les GMS "qui dictent les règles".
Les sujets chauds
"La taxe foncière a progressé de façon importante. Pour moi, cela représente autour de 1 000 € de plus" détaille Benjamin Aucher. Et alors qu'un dégrèvement a été annoncé au niveau national, il rappelle que tout le monde n'en bénéficiera pas. "Ce dégrèvement sera accordé par zonage, selon le taux de perte estimé par l'administration". L'agriculteur pense aussi que de nombreux propriétaires ne savent certainement pas qu'en cas de dégrèvement, ils devront le répercuter auprès de l'exploitant des terres.
Plusieurs agriculteurs ont regretté que l'entretien des abords des routes situées à proximité des champs ne soit pas toujours fait. "À certains endroits, ce n'est pas fait au bon moment. Et pour éviter l'égrainage, nous devons le faire nous-même" explique Aurélie Fleury. Benjamin Aucher évoque aussi des routes où les mauvaises herbes ne sont jamais fauchées. "Parfois, les drains ne fonctionnent plus, et il y a des plantes comme des chardons, du ray gras ou d'autres comme le datura ou l'armoise, qui sont toxiques, qui poussent. On est ensuite obligés de faire appel à des désherbants chimiques".
Sur la simplification, Nicolas Turquois, lui-même agriculteur, a apporté son propre témoignage. "J'ai reçu cet été un message de la DDT m'indiquant que le satellite n'avait pas reconnu la plante que j'avais déclarée, qui était du panais. On m'a demandé d'aller faire une photo en me géolocalisant sur la parcelle. Alors que c'est une zone blanche et que la culture n'était plus en place. C'est le genre de situation qui est difficile à gérer pour un agriculteur isolé, ou déjà dans la difficulté. Ça peut être la goutte d'eau qui fait déborder le vase".
Alors que le vote de l'étude Hmuc au sage Clain doit se dérouler jeudi prochain, le sujet a été évoqué. "Si c'est voté, c'est plié. Toute la valeur ajoutée de l'irrigation disparaît, y compris pour des productions comme le melon" estime Laurent Lambert, qui ajoute qu'une étude de l'impact socio-économique est primordiale. "La structure qui a fait l'étude n'a pas pris en compte les usages, alors que Hmuc signifie bien hydrologie milieu usages et climat" convient Nicolas Turquois. Une manifestation est prévue mercredi, la veille du vote, à 15h à Poitiers.
Lire également l'article sur une réunion du Caf élargi