Géants du ciel : les oiseaux ont pris leur quartier d'hiver
Où se cachent donc les oiseaux des présentations des Géants du ciel, à Chauvigny, quand le froid est à nos portes ? Direction leur villégiature hivernale où sont rassemblés plus de 200 volatiles, dont une majorité de rapaces.
Il y a là Altaï, un hibou grand duc de Sibérie. Un peu plus loin, Blue, un aigle bleu du Chili. À côté, Thiago, un hibou de Verreaux. On passe aussi devant un pélican, une buse tricolore, des buses de Harris, des perroquets, des martins-chasseurs, des corbeaux, des vautours, des aigles... Le public qui est allé assister au spectacle des Géants du ciel au château de Chauvigny, connaît ces oiseaux, parfois rares. Il les a vus évoluer en plein vol du haut de la cité médiévale, pour des prouesses aériennes étonnantes.
Veille quotidienne
Mais que font ces volatiles, après avoir été sous les feux de la rampe d'avril à septembre ? Ils partent au calme, non loin de là, sur un site dans le Chauvinois, pour leur hivernage. "À partir de fin septembre, les oiseaux qui font les présentations, sont ramenés ici, et ils intègrent leurs volières en individuel ou en groupe selon les espèces", indique Simon Thuriet, à la tête de la société Vol en scène, créateur du spectacle des Géants du ciel. Comme pour n'importe quel élevage, les soigneurs sur place passent quotidiennement s'occuper des oiseaux. "Il faut regarder si tout se passe bien, surtout que décembre et janvier sont une période de reproduction pour les vautours et les aigles, et plus tard les faucons." Évidemment, la préparation des rations d'aliments fait partie du travail journalier. "Il y a un régime alimentaire strict, avec une partie carnée, une autre comprenant de la viande, des fruits et des légumes, ou une ration avec des fruits, des légumes et des graines."
Au fil de la journée, il s'agit aussi de nettoyer les volières, les bacs d'eau. "On fait de l'enrichissement des volières en y remettant des perchoirs par exemple... On est comme les agriculteurs dans le quotidien. On est polyvalents. Pendant ces mois d'hivernage, on laisse les oiseaux tranquilles", confie Simon Thuriet. "Si on les sollicite, c'est un peu avant la reprise des représentations." Ou alors, comme pendant le reste de l'année, ils peuvent aussi être demandés sur des tournages de films, de clips, ou de publicités.
Dans la situation où un oiseau est mal en point, le responsable du site contacte un vétérinaire spécialisé dans les rapaces, basé à Toulouse. "Il peut y avoir une urgence : une plaie cachée, avec une infection, une grosse fracture... Dans ce cas, on y va directement. On a l'oeil aguerri pour deviner un problème. Et pourtant, chez les oiseaux, ce n'est toujours facilement décelable."
Des oiseaux précieux ici et ailleurs
Comme dans tout élevage, il y a des naissances sur le site. La progéniture est soit gardée pour le renouvellement au sein de l'élevage, soit des échanges s'opèrent avec des parcs animaliers comme celui du Puy du fou, ou avec le zoo de Beauval. "Il existe des programmes établis pour renforcer les populations sauvages pour certaines espèces vivant en Afrique subsaharienne notamment, comme le vautour à dos blanc. Si l'un de ces dispositifs se met en place prochainement, je serais en mesure de mettre de jeunes oiseaux à disposition." Des oiseaux essentiels pour le divertissement localement, mais aussi pour l'équilibre de la faune à des milliers de kilomètres.