Concours
Gérald Grégoire en lice pour les Trophées de l’installation
Gérald Grégoire, apiculteur à Fressines, a été retenu parmi les dix finalistes au concours « Graines d’agriculteurs 2020 », organisé par le syndicat Jeunes Agriculteurs depuis 2011. Il est possible de voter pour lui jusqu’au 19 septembre.
Gérald Grégoire, apiculteur à Fressines, a été retenu parmi les dix finalistes au concours « Graines d’agriculteurs 2020 », organisé par le syndicat Jeunes Agriculteurs depuis 2011. Il est possible de voter pour lui jusqu’au 19 septembre.
Electricien en poids-lourd, rien ne prédestinait Gérald Grégoire aux métiers du vivant, jusqu’à ce que le destin le pousse à s’intéresser aux dix ruches de son père, il y a sept ans. De cet héritage naîtra une passion dévorante, cultivée avec un frère apiculteur amateur et de nombreux soutiens : « Ma femme est ma première supporter. Avec sa confiance, j’ai pu me former auprès du rucher-école de l’Abeille des Deux-Sèvres de Celles puis j’ai passé un BPREA* spécialité apiculture à Venours et j’ai fini par m’installer courant 2018, retrace le quarantenaire. Cela n’a pas été simple, il a fallu s’accrocher, notamment lors des premières années où j’ai pu enregistrer jusqu’à 40% de pertes d’abeilles ». Le père de deux enfants a pu bénéficier de la dotation Jeune Agriculteur ainsi que d’aides PCAE de la Région pour son matériel de transformation. Des économies personnelles et une campagne de crowfunding via jadopteunprojet.com sont venu compléter l’enveloppe pour réaliser les principaux investissements nécessaires à son activité, sans qu’il n’ait à contracter de prêt.
En quelques années, Gérald Grégoire est « piqué » par la passion et passe progressivement d’une vingtaine de ruches à 250 en production aujourd’hui, principalement dans un rayon de 20 km autour de sa miellerie, par souci d’écologie. De chacune, il retire 14 à 18kg de miel en moyenne, même si tout dépend bien sûr des cultures et des périodes dans la saison. Le rendement de cette année aurait pu lui permettre de se tirer un salaire si tout était vendu d’avance. La réalité n’est pas si simple, et la Covid-19 a complexifié les choses, annulant l’essentiel des manifestations où Gérald devait vendre.
Expliquer son métier, et la biodiversité
« Le concours « Graines d’Agriculteurs » des JA est une nouvelle façon de faire connaître mon miel, mon activité et mes valeurs », indique celui qui est investi dans pas moins de neuf associations professionnelles et qui consacre une partie de ses mercredis à former des apiculteurs amateurs au sein du rucher-école de Celles. Le thème de l’édition 2020, la communication, lui va comme un gant. « Je fais souvent des visites pédagogiques où j’emmène les gens à la découverte de mes ruches et de leur fonctionnement, en lien avec leur environnement. Parce que j’aime ça ».
La communication est aussi le nerf de la guerre pour activer des débouchés. Grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, l’apiculteur fraîchement installé a réussi à valoriser son miel via de nombreux points de vente, en ligne ou en boutique, sur les marchés et, plus confidentiellement, par commande – groupée ou non – à récupérer à la miellerie. Collaboration dont il est le plus fier : la marque « L’abeille pictave » montée avec sept autres apiculteurs récoltants de Poitou-Charentes à destination des GMS. Elle est commercialisée dans déjà près de 15 enseignes depuis l’hiver dernier.
Convertir au bon miel
Peut-être parce qu’il arrive dans le métier avec un regard neuf, Gérald Grégoire déborde d’idées, souvent originales. Pour preuve, ces miels à la fraise ou au citron qui égayent ses stands de marché aux côtés de savons au miel (collaboration avec le savonnier artisanal local FressiMouss) ou de bonbons crémeux. « Moi-même je n’aimais pas le miel avant. Je cherche à attirer les gens par des approches progressives. J’en ai converti plusieurs ! », sourit-il. Autre initiative à l’étude, envoyer à chaque habitant de sa commune un petit sachet de graines mellifères pour qu’ils sèment un mix de bourrache, trèfle, sainfoin et compagnie à destination des abeilles.
Des graines qui rappellent d’ailleurs l’intitulé du concours, auquel chacun peut apporter en votant sur le site www.demainjeseraipaysan.fr jusqu’au 19 septembre. S’il gagne le Trophée, Gérald Grégoire utilisera la dotation de 3000€ à parfaire son équipement, peut-être en acquérant une étiqueteuse. En attendant, il souhaite profiter de la cérémonie des prix pour mettre en lumière l’intérêt des haies pour l’apiculture, et l’agriculture en général.
* Brevet Professionnel Responsable d'Exploitation Agricole.