Glyphosate à petite dose: possible grâce à la technicité et l’observation
Les 27 novembre dernier, les États membre de l’UE votaient le renouvellement, pour cinq ans, de l’autorisation du glyphosate, contre l’avis de la France qui s’est prononcée pour une interdiction d’utilisation d’ici trois ans. Avant même que l’usage du Roundup soit au cœur des débats, Rodolphe Bujon, céréalier à Magné, a mis en place une agriculture de conservation, associant travail du sol superficiel, couverts, rotations plus longues, tout en diminuant l’usage des produits phytosanitaires.
L’interdiction programmée du glyphosate à l’horizon 2022 perturbe les agriculteurs. L’utilisation de cet herbicide est ancrée dans les habitudes de nombreux d’entre eux. Rodolphe Bujon, producteur céréalier sur une SAU de 250 ha, à la tête de l’Earl du Boisseau à Magné, regarde cette sortie du glyphosate de manière posée : pour lui, c’est certain, « le glyphosate va disparaître dans les années à venir. Dans les 5 ans, dans les 3 ans ? On ne le sait pas encore, mais la question ne réside pas dans les délais. Il y a des virages qu’il faut accepter de prendre. C’est comme en voiture, si on négocie mal un virage, on va droit dans le mur. On n’a pas le choix. On s’est toujours adaptés à la suppression d’une molécule - ça a déjà été le cas avec l’arrêt de l’atrazine, pour le désherbage sur maïs, ou de la trifluraline pour le désherbage sur colza -, même si c’est jamais à notre avantage, car souvent les nouveaux produits à utiliser sont plus chers. »