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Hmuc : il faudra une étude socio-économique

C'est une victoire incontestable pour les agriculteurs : le vote de l'étude Hmuc par la Cle du Sage Clain a été ajourné, et se fera uniquement lorsque l'étude socio-économique réclamée par la FNSEA, les JA et l'Adiv aura été menée.

Jeudi matin, la Cle du Sage Clain devait soumettre à ses 57 membres le vote de l'étude Hmuc. "C'est ce qui va décider des orientations de la politique de l'eau dans le département. Si c'est validé, on ne pourra plus revenir en arrière" expliquait la veille, mercredi après-midi, Nicolas Giraud, président de l'association des irrigants de la Vienne. Face à lui, un peu plus de 200 agriculteurs (de la Vienne, mais aussi de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Indre, Indre-et-Loire, Vendée et Haute-Vienne), dont 70 venus en tracteurs, avaient pris position face à la Préfecture. Une mobilisation de la dernière chance, lancée par l'Adiv, mais aussi la FNSEA et les JA de la Vienne. Leur objectif : obtenir le report de ce vote. "On veut que soit apporté dans cette étude l'impact socio-économique, pour tous les usagers de l'eau. Les agriculteurs, comme les autres" précise Nicolas Giraud, qui ajoute qu'outre des restrictions d'usage de l'eau, des exigences de passage en bio ou de réalisation de MAEC pourraient être également ajoutées. "On nous parle aussi d'interdiction d'abreuvement des animaux lorsque l'eau provient des rivières" ajoute l'agriculteur pour montrer que le sujet ne concerne pas que les irrigants.

Laurent Lambert cite ensuite le bassin de La Pallu, où il est installé. "On est huit éleveurs, et on évoque 250 000 m3 de disponible. Il y a aussi les maraîchers, les producteurs de semences, ou d'échalions. Un outil de transformation a été inauguré il y a quelques années. Je pense qu'il faut que les élus qui vont voter cette étude aient dans les mains les conséquences de leur vote"

Sujet pas seulement local

Et même si le vote prévu le jeudi matin ne concerne que le département de la Vienne, des agriculteurs d'autres départements s'étaient mobilisés. "On ne voudrait pas que la Vienne soit un laboratoire et que la décision d'ici fasse ensuite jurisprudence ailleurs" estime Sébastien Méry, agriculteur dans le Loiret et vice-président d'Irrigants de France. "Une étude Hmuc, on en aura peut-être demain sur d'autres territoires" ajoute Denis Mousseau, président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, qui évoque aussi l'AUP du Marais Poitevin,  annulée en juillet dernier. "L'État a fait appel mardi soir, mais ce n'est pas suspensif". À l'issue de la manifestation devant la Préfecture, les agriculteurs se sont d'ailleurs symboliquement rendus devant le tribunal administratif, avec un bâillon sur la bouche. "On est dignes, mais on demande à être entendus et écoutés"

Après ces discours, une délégation de la FNSEA et des JA de la Vienne, mais aussi de Nouvelle-Aquitaine et du national, ainsi que des représentants de l'Adiv a obtenu une rencontre avec François Bock, président de la Cle du Sage Clain. Près d'une heure de discussions plus tard, c'est le soulagement : ce dernier a accepté de mettre au vote le report de la validation de l'étude Hmuc, en attendant la réalisation d'une étude socio-économique. "On cesse de reculer" se satisfait Laurent Sourisseau, qui ajoute que les courriers envoyés ces derniers jours par de nombreuses OPA ont certainement aidé. "C'est une victoire. J'espère qu'il y en aura d'autres" ajoute Aurélie Fleury, présidente de la FNSEA de la Vienne. Jeudi matin, les membres de la Cle (dont 50% d'élus, 25% d'usagers et 25% de représentants de l'État) ont dû se prononcer sur ce report de validation. Les prises de paroles et débats ont été assez longs: près d'1h30. Au final, les propositions ont été adoptées avec 38 voix pour et 14 contre.

"C'est le Conseil départemental qui devrait mener cette étude" précise Nicolas Giraud.

Niveau délai, le président de l'Adiv estime que tout pourrait prêt d'ici l'été prochain, qui ajoute que ce laps de temps n'est pas un problème. "Cela fait un an et demi qu'on demande cette étude socio-économique. Tout aurait pu être bien plus rapide !".

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