Huile de palme : « Je suis plus révolté qu’inquiet »
À partir de dimanche, les raffineries pourraient être bloquées. Une action lancée par la FNSEA, pour
protester contre le projet d’incorporation d’huile de palme dans l’usine Total de la Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Vu de la Vienne, et notamment de l’usine de biocarburant de Centre Ouest Céréales, c’est la colère qui prime. Philippe Delafond, président de la coopérative veut pourtant rester optimiste.
Quel danger représente le projet de l’usine de la Mède ?
Cette unité prévoit de fabriquer 500 000 tonnes de biodiesel, avec au moins 300 000 tonnes d’huile de palme. Les 200 000 tonnes qui restent devraient être réalisées notamment à partir d’huiles usagées. Enfin, c’est ce qui est dit, mais rien ne nous assure que la totalité ne sera pas faite avec de l’huile de palme… C’est un volume important, à rapprocher des 2 millions de tonnes de biocarburants produites en France chaque année. Le danger, c’est donc d’impacter la production de biodiesel en France. L’huile de palme est bien moins chère que l’huile de colza. À la tonne, la différence peut atteindre 100 euros. En permettant à la Mède d’utiliser cette huile de palme, le gouvernement fait un cadeau de près de 30 millions d’euros à l’entreprise. C’est un net avantage concurrentiel. Si nous faisions la même chose à Centre Ouest Céréales, nous aurions 9 millions de dépenses en moins ! Mais bien sûr, ce n’est pas du tout dans notre démarche. À Chalandray, nous travaillons 240 000 tonnes de colza local, produites par des agriculteurs dans un rayon de 200 km autour de l’usine.